Récemment, Mohammed El Kettani, PDG du premier groupe bancaire et financier du Maroc, Attijariwafa bank, s’est exprimé devant un auditoire d’entrepreneurs et investisseurs ayant répondu à l’invitation du CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique), rapporte le site africapresse.paris.
Sous le titre « À Paris devant le CIAN, Mohammed El Kettani, PDG d’Attijariwafa bank, appelle à une coopération renforcée entre la France, le Maroc et l’Afrique », le patron de l’une des plus grandes institutions bancaires et financières du contient s’est livré à un plaidoyer pour une « coopération mutuellement bénéfique du Maroc et de la France en Afrique ».
Tout d’abord, Mohammed El Kettani a insisté sur « la profondeur des relations entre la France et le Maroc, malgré les tensions récentes », rappelant que «… comme dans toutes les relations, il y a des moments de froid, mais la solidité de l’amitié et le respect mutuel entre nos deux nations perdurent, ancrés dans des siècles d’échanges diplomatiques, culturels et économiques ».
Le patron d’Attijariwafa bank étaie ses propos par des « chiffres éloquents ». Ainsi, « entre 2015 et 2023, les exportations marocaines vers la France ont augmenté de 81% et les importations en provenance de la France ont crû de 79%, atteignant un volume d’échanges de 14 milliards d’euros en 2023 ».
Et El Kettani d’ajouter : « Plus de 1 000 entreprises françaises, dont la quasi-totalité du CAC 40, sont implantées au Maroc, dans des secteurs clés comme l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire, l’énergie ou encore les services financiers. Le stock des investissements directs français dépasse désormais les 8 milliards d’euros, faisant de la France le premier investisseur étranger dans le royaume », rapporte africapresse.paris.
Qu’est-ce qui explique l’attractivité du Maroc pour les investisseurs ?
Selon le PDG d’Attijariwafa bank, plusieurs raisons expliquent l’attractivité de son pays pour les entreprises internationales, à savoir : la stabilité politique, sociale et économique du Royaume, son positionnement géographique à seulement 14 km de l’Europe, ainsi que son cadre institutionnel solide, avec des régulateurs indépendants et des institutions respectant les standards internationaux. « Le Maroc, grâce à sa stratégie de développement, a été désigné comme le pays disposant de la meilleure notation en Afrique par les agences internationales telles que Standard & Poor’s, Fitch et Moody’s », souligne Mohammed El Kettani.
Et ce n’est pas tout. D’autres facteurs ont contribué à l’attractivité du royaume chérifien : « La maîtrise du déficit budgétaire et le maintien de l’inflation à une moyenne annuelle de 1,2% entre 2010 et 2019, ainsi que la stabilité de la monnaie, le dirham marocain. Le taux d’endettement du pays, à 70% du PIB, reste concentré sur des projets d’infrastructures stratégiques », toujours selon africapresse.paris.
Un programme massif d’infrastructures
Le patron d’Attijariwafa bank dira également que, «… sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Maroc a lancé, depuis les années 2000, un programme ambitieux d’infrastructures », dont les plus importantes sont le triplement de la capacité électrique installée, laquelle est passée de 4 400 mégawatts en 2002 à 11 000 mégawatts en 2023, et la projection de porter le mix énergétique à 52% d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
Toujours au chapitre des infrastructures, il cite le réseau autoroutier du pays qui a presque quintuplé depuis 2000, passant de 400 à 1 900 km, et une nouvelle extension de 2 000 km est prévue d’ici à 2030, assure-t-il. « Quant au port de Tanger Med, il est devenu le premier port de conteneurs en Afrique, tandis que la ligne à grande vitesse entre Tanger et Casablanca a réduit le temps du trajet à 2 heures, contre 5 heures auparavant. Et d’ici à 2029, le trajet Casablanca-Marrakech sera réduit à 43 minutes ».
« Le fonds souverain Mohammed VI, doté de 4,5 milliards d’euros, devrait permettre de mobiliser jusqu’à 45 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2030, offrant des perspectives considérables pour les investisseurs internationaux ».
Dans ce cadre, « Mohammed El Kettani encourage les entreprises françaises à saisir les opportunités qu’offre le Maroc, en particulier dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie renouvelable et du développement industriel. Le fonds souverain Mohammed VI, doté de 4,5 milliards d’euros, devrait permettre de mobiliser jusqu’à 45 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2030, offrant des perspectives considérables pour les investisseurs internationaux ».
“L’Afrique, un enjeu stratégique pour le développement mondial“
Concernant l’Afrique, un continent que le patron du groupe bancaire marocain connaît particulièrement, ce dernier rappelle que son développement repose sur deux piliers majeurs, en l’occurrence « l’intégration économique et financière (actuellement limitée à moins de 10% des échanges intra-africains) et la modernisation des infrastructures ». « Les besoins en infrastructures pour l’Afrique sont estimés à 100 milliards de dollars par an pour les quinze prochaines années, notamment pour résoudre la carence énergétique qui touche encore 600 millions d’Africains privés d’électricité ».
Mohammed El Kettani lance «un appel aux entreprises françaises et africaines pour qu’elles coopèrent de manière proactive et équilibrée, notamment dans les domaines de la souveraineté alimentaire, sanitaire et industrielle. La clé du succès réside dans le capital humain».
Pour cette raison et bien d’autres, Mohammed El Kettani lance « un appel aux entreprises françaises et africaines pour qu’elles coopèrent de manière proactive et équilibrée, notamment dans les domaines de la souveraineté alimentaire, sanitaire et industrielle. La clé du succès réside dans le capital humain ». Dans cette perspective, il appelle «… à intensifier les programmes de formation et de qualification des jeunes Africains, notamment dans les secteurs du numérique et de l’intelligence artificielle ».
Et notre source de conclure en ces termes : “Très applaudi par l’auditoire d’entrepreneurs et investisseurs ayant répondu à l’invitation du CIAN, Mohammed El Kettani a ainsi réaffirmé et mis en lumière la place centrale du Maroc comme plateforme stratégique pour les investissements en Afrique, ainsi que le rôle essentiel du secteur privé dans le développement du continent ».
Voilà qui devrait éveiller les politiques et les patrons industriels et financiers tunisiens pour s’intéresser à ce continent aux grandes potentialités couru par tout le monde.