Le vice-président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, Jalel Meziou, a exprimé son inquiétude quant à la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 13 à 19% sur les achats immobiliers, prévue dans le projet de loi de finances 2025.
Lors de son intervention sur Express FM, vendredi 18 octobre 2024, il a souligné que cette augmentation pourrait nuire au secteur immobilier ainsi qu’à l’économie tunisienne, malgré la possibilité d’une hausse des recettes fiscales de 4,8%. Il a notamment mis en avant une étude réalisée par le cabinet PricewaterhouseCoopers, qui a été présentée aux ministères des Finances et de l’Équipement. Cette étude recommandait un taux de TVA d’équilibre de 7% pour le secteur, mettant en garde contre les conséquences néfastes d’une augmentation à 19%.
Selon M. Meziou, l’augmentation de la TVA pourrait entraîner une baisse des investissements de 0,13%, de l’emploi de 0,10% et du produit intérieur brut (PIB) de 0,03%. Il a également souligné que les citoyens, en particulier les jeunes Tunisiens, peinent déjà à accéder à la propriété en raison de la hausse des prix des biens immobiliers et des taux de crédit bancaires élevés.
Le vice-président de la Chambre syndicale a insisté sur le fait que la mise en œuvre de cette réforme fiscale pourrait accentuer les difficultés d’accès à la propriété. Il a aussi rappelé que l’acquisition d’un bien immobilier est de moins en moins envisageable pour les jeunes, excepté ceux vivant à l’étranger ou bénéficiant d’un soutien financier familial.
En ce qui concerne les prêts bancaires, M. Meziou a suggéré, sur la base de l’étude réalisée, l’instauration de prêts fixes à taux bas, accordés une seule fois dans la vie à ceux souhaitant acheter un logement. Il a également évoqué les conséquences de la double taxation de l’habitation, en rappelant que la construction d’un immeuble fait intervenir de 150 à 300 métiers différents. Selon lui, l’État semble privilégier l’augmentation des recettes fiscales au détriment des enjeux plus larges touchant l’économie et l’accès à la propriété.