L’inflation poursuivrait sa décélération pour avoisiner 6,5% (en glissement annuel) au terme de l’année 2024 et 5,1% à fin 2025, selon les récentes prévisions de la BCT publiées, hier vendredi, dans sa « Note sur les évolutions économiques et monétaire et perspectives de l’inflation ».
En moyennes annuelles, le taux d’inflation devrait revenir de 7%, estimé pour l’ensemble de l’année 2024, à 5,8% en 2025 et ce, après avoir culminé à 9,3% en 2023.
Au niveau des principales composantes, les récentes prévisions ont revu légèrement à la baisse la trajectoire future de l’inflation des produits à prix administrés sous l’hypothèse du maintien du gel des prix des produits alimentaires de base. Par conséquent, le ralentissement récent de l’inflation des produits à prix administrés devrait se poursuivre sur l’horizon de prévision. En moyennes annuelles, le taux d’inflation des produits à prix administrés devrait revenir de 5,9% en 2023 à 3,8% en 2024 puis à 2,7% en 2025.
S’agissant des produits alimentaires frais, les récentes prévisions ont revu à la hausse les précédentes projections du taux d’inflation de ces produits sur le court terme, et ce, sur fond de l’accélération récente des prix de plusieurs produits prépondérants. A moyen terme, le taux d’inflation des produits frais devrait s’atténuer graduellement, tout en restant à des niveaux historiquement élevés, en relation avec les risques liés à la persistance des conditions climatiques défavorables. En moyenne annuelle, l’inflation des produits frais devrait baisser progressivement, revenant d’un record historique de 16,2% en 2023 à 11% en 2024, puis à 8% en 2025 (contre une moyenne historique de 5%).
La trajectoire baissière graduelle estimée précédemment pour l’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix à la consommation hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés, a été maintenue globalement inchangée par les nouvelles prévisions. Malgré cette détente graduelle, le taux d’inflation sous-jacente demeurerait à des niveaux encore élevés. Ces perspectives traduisent les effets des pressions inflationnistes provenant de ses principaux déterminants sur l’horizon de prévision. On cite particulièrement la hausse des salaires, la résilience de la demande ainsi que les perspectives haussières des prix internationaux de plusieurs produits de base et matières premières. Le nouveau scénario central estime que l’inflation sous-jacente reviendrait de 9,1% en 2023, à 7,2% en 2024 puis à 6,3% en 2025.
Les perspectives restent tributaires, notamment, de l’évolution des prix internationaux des produits de base et des matières premières, des coûts salariaux, de la stratégie de la politique budgétaire en matière de réforme du système des subventions, de la vitesse de transition énergétique, et de l’évolution de la situation hydraulique du pays.
Avec TAP