Le taux de croissance du PIB, aux prix constants de 2015, est passé de 0,3% au premier trimestre 2024 à 1% au deuxième trimestre, s’éloignant graduellement du territoire négatif. Cette progression a résulté de l’accélération de la demande intérieure, qui a enregistré une hausse de 2,6% après 0,5% au premier trimestre 2024, explique la Banque centrale de Tunisie (BCT), dans sa note sur les évolutions économiques et monétaires et perspectives de l’inflation pour le mois d’octobre 2024.
Les exportations des biens et services ont accusé, au contraire, une baisse de -3,1%, au 2e trimestre 2024, amputant la croissance économique de -1,4 point de pourcentage (pp), et ce, contre une contribution positive de +1,1 pp le trimestre précédent, selon la même source.
Du côté de l’offre, le principal secteur d’activité économique, à savoir les services, a connu un léger ralentissement de sa valeur ajoutée au 2e trimestre 2024, contribuant à hauteur de 0,9 point de pourcentage à la croissance économique, après 1,1 pp un trimestre auparavant.
Le rebond de la production agricole a compensé la contribution négative de la production industrielle à la croissance économique, de -0,7 pp au deuxième trimestre de 2024. Par ailleurs, la production du secteur agricole a continué à croître, au 2e trimestre 2024, affichant une amélioration de 8,3% contre 2,6% le trimestre précédent et une baisse importante de -16,7% un an auparavant. Cette évolution positive traduit, en partie, une résilience des principales activités agricoles face à l’aggravation du stress hydrique qui perdure depuis plusieurs années.
Selon la BCT, l’affaiblissement du rythme de croissance de la valeur ajoutée des services porte la marque d’un ralentissement quasi généralisé de l’activité dans les principaux secteurs, en raison notamment du maintien du rythme élevé des prix.
En effet, le secteur du commerce a enregistré une baisse de sa valeur ajoutée de -0,2% au 2e trimestre 2024, après une régression de -0,4% le trimestre précédent. L’activité des services de l’enseignement et de la santé a poursuivi son ralentissement, dégageant des taux de croissance modérés de 0,8% et de 1,9%, respectivement, au 2e trimestre 2024, et ce, contre 1,3% et 3,9% un trimestre auparavant.
Ces évolutions reflètent l’effet de l’augmentation sensible des prix des services. En effet, les taux d’inflation de l’enseignement et de la santé se sont accélérés à 9,5% (G.A.) et à 9,1%, respectivement, au 2e trimestre 2024, et ce, comparativement à des hausses des prix dans lesdits secteurs de 6,8 % et 3,9 % un an auparavant. Par ailleurs, le rétablissement de l’activité des services d’hôtellerie et de restauration s’est poursuivi au 2e trimestre 2024, quoiqu’à un rythme plus lent (8,2% en G.A., contre 14,7% au T2-2023). La valeur ajoutée de ces services s’est située, au 2e trimestre 2024, à -20,6% de son niveau du quatrième trimestre (T4) de 2019.
Le déclin de l’activité dans le secteur de la construction, facteur essentiel pour le développement, s’est poursuivi au 2e trimestre 2024, affichant un repli de -20,8% comparativement à son niveau d’avant-pandémie. Cette contre-performance s’est accompagnée d’une contraction notable de l’activité dans les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (-18,1% par rapport au T4-2019).
Selon la note de la BCT, la faiblesse de l‘activité industrielle dans la zone euro, principal partenaire commercial, continue de peser sur le rythme d’activité des industries exportatrices tunisiennes, dont principalement les industries mécaniques et électriques (IME) et du textile et de l’habillement (THC). Ces dernières ont continué leur régression, au 2e trimestre 2024, quoiqu’à un rythme moins important que le trimestre précédent.
Avec TAP