Lors d’une session plénière exceptionnelle au Palais du Bardo, le président de la République, Kaïs Saïed, a prêté serment le 21 octobre 2024. Dans son discours, il a réaffirmé que la décision de dissoudre le Parlement le 25 juillet 2021 était restée secrète, contrairement à ce que certains ont avancé. “Que l’histoire et les historiens retiennent que la décision de geler les activités de ce Parlement de sinistre mémoire n’a été connue de personne”, a-t-il déclaré, évoquant son dilemme moral face à la dégradation de la situation dans le pays.
Kaïs Saïd a expliqué qu’il avait agi par “responsabilité nationale historique”. Il s’est souvenu d’un “soir triste”, se demandant comment il pourrait répondre devant Dieu et le peuple tunisien à cette période de crise. “Le peuple a repris sa révolution, une nouvelle Constitution a été mise en place et un référendum a été organisé”, a-t-il ajouté. Ce processus a permis l’élection de nouveaux membres du Parlement et du Conseil des régions et des districts.
Le président a également évoqué les “immenses risques” qu’il a dû affronter, notamment face aux “vestiges de l’ancien régime”. Il a insisté sur le fait que ses décisions n’avaient pas été tardives, mais qu’il avait pris le temps nécessaire pour préserver la continuité de l’État et maintenir la paix sociale. “C’était pour éviter qu’une seule goutte de sang ne soit versée”, a-t-il expliqué.
Saïed a souligné que le peuple tunisien, “détenteur de la souveraineté”, s’était exprimé librement lors des élections du 6 octobre 2024, tout en rappelant que le peuple exigeait “du travail, de la liberté et de la dignité nationale”.
Il a mis en garde contre les forces hostiles à la révolution, qui ont tenté depuis janvier 2011 de “maintenir l’ancien régime par des changements superficiels. Saïed a également évoqué une conspiration visant à diviser le pays, rappelant les événements d’avril 2012 où des groupes armés avaient tenté de réprimer les manifestants.
Le président a aussi mentionné les attaques terroristes, comme l’égorgement de soldats durant le mois de Ramadan et l’explosion d’un bus de la sécurité présidentielle. Il a critiqué les textes législatifs “taillés sur mesure” et les nombreuses séances plénières suspendues, dénonçant les manipulations financières autour de ces modifications.