Réunis à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, du 14 au 16 octobre 2024, à l’occasion du premier « Mille sommet de la jeunesse africaine sur les systèmes alimentaires et l’agroécologie », les jeunes africains ont fortement plaidé pour une transition inclusive vers l’agroécologie dans les systèmes alimentaires africains, en garantissant une gestion durable des ressources, une valeur ajoutée locale et un accès équitable à des aliments sains et culturellement appropriés.
Le « Mille sommet de la jeunesse africaine sur les systèmes alimentaires » s’est tenu à l’initiative de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA), dans l’objectif de présenter des solutions diverses et innovantes pour améliorer les moyens de subsistance et les systèmes alimentaires durables dans le contexte des défis climatiques.
Ce Sommet des solutions a rassemblé plus de 300 jeunes en personne représentant plus de 47 pays, dont la Tunisie et plus de 1 000 participants virtuellement. Il a ainsi offert une plateforme puissante pour des discussions approfondies sur l’avenir des systèmes alimentaires de l’Afrique.
Appel à des investissements accrus dans l’agroécologie
Les jeunes participants à ce sommet ont aussi appelé à favoriser les investissements accrus dans l’agroécologie, en soutenant les petits exploitants agricoles et en encourageant l’entrepreneuriat agroécologique mené par les jeunes pour un système alimentaire résilient.
La Déclaration de Kampala
Ils ont aussi demandé que l’agroécologie soit incluse comme stratégie centrale dans la Déclaration de Kampala afin de sauvegarder la biodiversité africaine, d’améliorer la nutrition et la santé, de renforcer la santé des sols, d’accroître la résilience aux crises climatiques et autres, et de renforcer les systèmes alimentaires locaux.
Figurent aussi sur la liste des revendications de la jeunesse africaine : la garantie d’un accès équitable à la terre, à l’eau, à l’énergie et aux ressources vitales pour les jeunes, les petits producteurs et les entrepreneurs afin de stimuler l’innovation agroécologique; la facilitation de l’inclusion numérique des jeunes dans l’agroécologie, en leur donnant accès aux technologies et à la formation pour un développement durable; et la sauvegarde des droits fonciers des jeunes, en particulier des femmes, des autochtones et des groupes marginalisés, en garantissant un accès équitable aux ressources pour la croissance des entreprises
Nécessité de renforcer le dialogue politique avec les jeunes
Le « Mille sommet de la jeunesse africaine sur les systèmes alimentaires » a aussi été l’occasion d’exhorter les dirigeants du continent à renforcer le dialogue politique avec les jeunes pour promouvoir l’agroécologie et les systèmes alimentaires durables, à donner aux jeunes chercheurs et entrepreneurs les moyens de mettre en œuvre des solutions agroécologiques sur le terrain et à soutenir les innovations en agroécologie menées par les jeunes pour stimuler les marchés locaux et favoriser une croissance économique durable.
Confier la gestion des systèmes de semences aux agriculteurs
Les jeunes réunis à cette occasion ont, par ailleurs, appelé à promouvoir l’agroécologie en tant qu’action climatique juste pour permettre l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets dans toute l’Afrique. Mais ils ont aussi demander de confier la gestion des systèmes de semences aux agriculteurs. Et ce, afin de défendre les droits des petits exploitants sur leurs semences et de conserver la diversité des semences. Laquelle est le fondement des systèmes africains. Enfin, ils invitent à favoriser l’apprentissage intergénérationnel, en préservant les connaissances et les valeurs écologiques traditionnelles.
Il y a lieu de rappeler que la Déclaration de Kampala, qui a été initialement signée et adoptée en juillet 2022 par 15 États africains à Kampala, la capitale de l’Ouganda, évoque le lien entre la mobilité humaine et les changements climatiques dans tout le continent africain.
Avec TAP