La dynamique culturelle de la gastronomie africaine ne se limite pas à une simple imitation des modèles occidentaux. Aujourd’hui, l’Afrique développe ses propres cuisines, souvent dans les villes et à travers la restauration, comme en témoignent de nombreux exemples. C’est ce qui ressort de la première table ronde de Summit Afrique du SIAL Paris.
Il est clair que les enjeux du continent ne sont pas uniquement économiques, comme la réduction de la malnutrition ou de la dépendance économique, mais incluent également des dimensions nutritionnelles et sanitaires. La consommation de résidus de pesticides en Afrique représente une menace sérieuse pour la santé publique, ce qui soulève des préoccupations parmi les médecins et épidémiologistes quant aux défis futurs.
Selon Kako Nubulgo, macroéconomiste togolais, le développement de l’Afrique pourrait s’apparenter davantage à celui des États-Unis qu’à celui de l’Asie.
Il estime que les discours des dirigeants africains tendent souvent vers une compétitivité accrue sur le marché international, mais il est crucial de reconnaître que la demande intérieure sera le moteur principal de la croissance. Cela nécessite une révision des politiques de développement, notamment en matière d’alimentation, car le milliard d’habitants supplémentaires attendu dans les 25 prochaines années représentera une demande significative pour les produits agroalimentaires.
Pour l’intervenante présente Albane COULANGE Responsable Qualité – RACINES souligne que les défis liés à la normalisation des normes et à l’accès au financement sont également cruciaux pour les petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique.
Pour développer l’offre agricole, il est essentiel d’aborder ces questions de manière intégrée, plutôt que de se concentrer uniquement sur des discours déconnectés des réalités du terrain
Enfin, lors d’une table ronde sur l’agroalimentaire, plusieurs intervenants ont souligné l’importance de la production locale et des investissements dans ce secteur. Des initiatives au Bénin et à Madagascar montrent comment un partenariat durable peut conduire à une augmentation significative de l’emploi et à une amélioration des pratiques agricoles, tout en répondant aux exigences du marché européen.