Du 14 au 19 octobre 2024, la Tunisie a accueilli la “Semaine de l’adaptation aux changements climatiques“. Il s’agissait d’un événement visant à favoriser le dialogue et la sensibilisation. Ce rendez-vous a proposé un large éventail d’activités, incluant des conférences-débats, des ateliers sectoriels, des initiatives citoyennes, ainsi que des manifestations culturelles et artistiques.
Appuyé par des ministères et d’autres partenaires associatifs, des sujets tels que les menaces aux changements climatiques ont été abordés.
Dans ce cadre, plusieurs responsables publics, universitaires, experts et acteurs de la société civile se sont réunis les 17 et 18 octobre 2024 à la Cité des Sciences de Tunis pour discuter de divers enjeux, lors de conférences et d’ateliers. C’est ce qu’indique un communiqué publié à cette occasion.
Un événement artistique dénommé « ARTIVISME » a également été organisé, proposant projections de films et initiatives créatives sur les défis environnementaux. Le 19 octobre, les participants ont présenté les résultats des discussions et des recommandations pour renforcer les actions d’adaptation climatique en Tunisie, ajoute le communiqué.
Un premier atelier régional à Gabès, le 12 octobre 2024
Dans le cadre de la Semaine d’adaptation aux changements climatiques, l’Association citoyenneté et développement durable (ACDD) a tenu un atelier régional à Gabès le 12 octobre 2024, axé sur les bonnes pratiques de résilience climatique. Quarante représentants d’associations du sud tunisien, venus de Sfax, Gafsa et de Djerba, ont présenté six initiatives locales.
Les participants ont également échangé sur trois thèmes clés, en l’occurrence : gouvernance et plaidoyer; financement; et innovation technologique.
Une journée de sensibilisation et de débat à Nefza (Béja), le 15 octobre 2024
Le 15 octobre 2024, Nefza, dans le gouvernorat de Béja, a accueilli une manifestation de sensibilisation sur les « Changements climatiques dans le nord-ouest de la Tunisie ». Cet événement, organisé avec des acteurs régionaux et des associations, telles qu’ASNEDDN et l’ATTF, a permis d’explorer les défis climatiques et de partager des pratiques d’adaptation.
Saba Guellouz, du WWF pour l’Afrique du Nord, a souligné la nécessité d’une mobilisation accrue face aux enjeux climatiques, appelant à une meilleure sensibilisation des citoyens et des acteurs économiques. La Tunisie, confrontée à un réchauffement plus rapide que la moyenne mondiale, subit déjà des impacts graves sur son agriculture et ses ressources en eau.
À travers sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN), la Tunisie s’engage vers une résilience climatique d’ici 2030 et élabore un Plan national d’adaptation (PNA). Nesrine Chehata, présidente du Forum national de l’adaptation, a insisté sur l’importance d’établir un cadre législatif et réglementaire adapté pour répondre efficacement aux changements climatiques.
Les échanges lors de la “Climate Adapt Week 2024“ ont débouché sur des recommandations destinées aux décideurs, visant à intégrer l’adaptation climatique dans les politiques de développement.
En effet, en novembre 2023, le gouvernement tunisien a mis en place des stratégies ambitieuses pour lutter contre le changement climatique et promouvoir une transition écologique. Mais leur mise en œuvre demeure complexe. La récente Stratégie nationale pour la transition écologique (SNTE, 2023/35/50) vise à établir un modèle de développement durable en réponse aux défis climatiques.
La Tunisie fait face à une rareté croissante des ressources en eau, exacerbée par la croissance urbaine et les besoins accrus en irrigation. D’ici 2050, les phénomènes météorologiques extrêmes devraient aggraver cette situation, entraînant un déficit d’eau de 28 % dans le scénario le plus pessimiste (RCP 8.5).
Bien que la Tunisie se soit engagée à réduire l’intensité de ses émissions de gaz à effet de serre, des défis comme le manque de financements, l’instabilité politique et un déficit budgétaire croissant entravent l’action climatique. Ignorer ces enjeux pourrait avoir des conséquences économiques considérables à court terme.
Yasmine Hafi