Le sommet des BRICS, qui s’est tenu à Kazan en Russie, a marqué une rencontre très attendue entre les dirigeants des puissances émergentes, visant à proposer une alternative crédible à l’influence occidentale.
Le président russe, Vladimir Poutine, a vu cet événement comme l’occasion de démontrer que la Russie reste un acteur international de poids, malgré les sanctions et le contexte de la guerre en Ukraine.
Les échanges ont principalement porté sur le renforcement de la coopération économique entre les pays membres, ainsi que sur des sujets tels que l’élargissement du groupe et la réduction de la dépendance au dollar.
Plus de 20 dirigeants mondiaux se sont rassemblés à Kazan pour participer à ce sommet, lors duquel Poutine a cherché à prouver que la Russie n’est pas isolée sur la scène internationale, malgré les défis actuels.
Les discussions se sont concentrées sur la recherche d’alternatives au dollar pour le commerce international, tout en envisageant l’intégration de nouveaux membres au sein des BRICS. Les questions environnementales, bien que présentes, ont été éclipsées par les enjeux économiques.
Ce sommet, réunissant les cinq grandes puissances émergentes — le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud —, témoigne de leur ambition à redéfinir les équilibres économiques et géopolitiques mondiaux, avec pour objectif de créer une alternative aux institutions dominées par l’Occident.
Pour les pays du Maghreb, cette transformation pourrait profondément influencer leurs perspectives économiques et stratégiques, sur plusieurs niveaux.
Premier niveau, les BRICS : un nouveau centre de gravité économique mondial
Depuis leur création, les BRICS se sont affirmés comme un contrepoids aux grandes institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale. Ces institutions, perçues comme dominées par les intérêts occidentaux, imposent souvent des politiques économiques d’austérité ou des réformes structurelles qui ne correspondent pas toujours aux priorités des économies émergentes.
En ce sens, les BRICS se sont donnés pour mission de proposer une approche différente, basée sur la coopération Sud-Sud et la promotion d’un développement endogène.
Les pays du Maghreb, qui ont historiquement été tributaires des flux financiers occidentaux et soumis aux diktats des institutions internationales, pourraient voir dans cette dynamique une opportunité de rééquilibrer leurs alliances économiques.
Les pays du Maghreb, qui ont historiquement été tributaires des flux financiers occidentaux et soumis aux diktats des institutions internationales, pourraient voir dans cette dynamique une opportunité de rééquilibrer leurs alliances économiques.
La Tunisie, le Maroc et l’Algérie pourraient bénéficier d’une diversification accrue de leurs sources de financement et de leurs partenaires commerciaux en s’orientant vers des économies émergentes, notamment au sein du bloc BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Une telle stratégie réduirait leur dépendance vis-à-vis des marchés européens et américains, tout en limitant les risques associés aux fluctuations économiques et aux crises qui affectent régulièrement ces puissances traditionnelles.
Dans un contexte mondial de plus en plus multipolaire, où les économies occidentales connaissent des ralentissements cycliques, cette diversification permettrait aux pays du Maghreb de se positionner de manière plus stratégique. Ils pourraient accéder à des financements moins conditionnés par des exigences politiques ou économiques souvent imposées par les institutions occidentales, telles que le Fonds monétaire international (FMI) ou l’Union européenne (UE).
Par exemple, la Chine et la Russie, membres des BRICS, sont déjà actives dans des projets d’infrastructures et d’investissements en Afrique du Nord, offrant une alternative au modèle occidental.
En outre, les relations euro-méditerranéennes, bien qu’intenses, sont souvent complexes et entachées de tensions politiques. L’UE exerce fréquemment des pressions sur ses voisins du sud pour imposer des réformes économiques, des politiques migratoires ou des ajustements environnementaux, créant un rapport de force inégal.
La Chine et la Russie, membres du BRICS, sont déjà actives dans des projets d’infrastructures et d’investissements en Afrique du Nord, offrant une alternative au modèle occidental.
Face à ces contraintes, la possibilité de diversifier leurs partenaires commerciaux et financiers permettrait aux pays du Maghreb de négocier plus favorablement, en ayant des options économiques viables au-delà du cadre euro-méditerranéen.
Dans ce contexte, le renforcement des relations commerciales et financières avec des pays émergents du Sud leur permettrait d’atténuer la pression des politiques économiques européennes, d’accéder à de nouveaux marchés pour leurs exportations et d’intégrer de nouvelles chaînes de valeur mondiales.
De plus, cela offrirait une plus grande résilience face aux fluctuations des devises et aux chocs économiques mondiaux, renforçant ainsi la souveraineté économique des pays maghrébins et leur capacité à tracer leur propre voie de développement.
Deuxième niveau, l’intégration aux BRICS : une opportunité stratégique pour les pays du Maghreb
L’élargissement des BRICS a pris une place centrale lors du dernier sommet, reflétant l’intérêt croissant de plusieurs pays, en particulier africains, à rejoindre ce bloc influent. Parmi eux, l’Algérie s’est distinguée par son dynamisme et son initiative pour renforcer ses relations avec les membres clés du groupe, notamment la Russie et la Chine, qui dominent le bloc en termes de puissance économique et politique.
En tant que leader régional dans le secteur de l’énergie, l’Algérie se positionne avantageusement pour intégrer les BRICS, avec des avantages économiques et stratégiques importants.
L’Algérie, riche en ressources naturelles telles que le gaz et le pétrole, joue un rôle essentiel sur le marché énergétique mondial. Son intégration aux BRICS pourrait favoriser des partenariats stratégiques, en particulier avec la Russie, autre géant énergétique. Ces deux pays pourraient intensifier leur coopération dans les secteurs du gaz et du pétrole, renforçant ainsi la sécurité énergétique du bloc.
Le Maroc, bien que bénéficiaire d’importants investissements chinois, notamment à travers son port stratégique de Tanger Med, adopte une position plus prudente. Sa proximité géographique avec l’Europe et ses relations diplomatiques et commerciales étroites avec l’Occident font que le pays doit équilibrer ses partenariats.
De plus, les investissements chinois en Algérie, notamment dans le cadre des « Nouvelles Routes de la Soie« , représentent une opportunité majeure pour moderniser les infrastructures logistiques du pays, telles que les réseaux de transport, les ports et les pipelines. Cette modernisation permettrait à l’Algérie de mieux s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, favorisant ainsi son développement économique et son influence sur les marchés internationaux.
D’un autre côté, le Maroc, bien que bénéficiaire d’importants investissements chinois, notamment à travers son port stratégique de Tanger Med, adopte une position plus prudente. Sa proximité géographique avec l’Europe et ses relations diplomatiques et commerciales étroites avec l’Occident font que le pays doit équilibrer ses partenariats.
Bien qu’il tire profit de la coopération avec la Chine, son intégration aux BRICS pourrait susciter des tensions avec ses alliés occidentaux. Cependant, le bloc BRICS offre également au Maroc une opportunité de diversification économique. En rejoignant cette alliance, le pays pourrait réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Europe et des États-Unis, tout en renforçant ses liens avec des économies émergentes telles que la Chine et l’Inde.
Cette diversification permettrait au Maroc de mieux résister aux fluctuations économiques mondiales et aux pressions géopolitiques, tout en élargissant ses marchés d’exportation et en attirant davantage d’investissements.
Dans l’ensemble, l’intégration aux BRICS représente une opportunité stratégique majeure pour les pays du Maghreb. Si l’Algérie se positionne comme un acteur énergétique clé avec une ouverture accrue vers l’Est, le Maroc pourrait, quant à lui, jouer sur plusieurs fronts, équilibrant ses relations avec l’Occident tout en explorant les avantages d’une coopération avec les membres des BRICS.
Dans l’ensemble, l’intégration aux BRICS représente une opportunité stratégique majeure pour les pays du Maghreb.
Cette approche, bien que différente pour chaque pays, reflète l’importance croissante du bloc BRICS dans le remodelage de l’ordre économique mondial et le potentiel qu’il offre aux pays du Maghreb pour diversifier leurs partenariats et renforcer leur résilience économique.
Troisième niveau, la dédollarisation et le rééquilibrage commercial
Un des aspects centraux des discussions récentes au sein des BRICS est la dédollarisation des échanges commerciaux, qui vise à réduire la dépendance des économies émergentes au dollar américain.
Ce processus permettrait d’atténuer les risques associés à la domination du dollar dans le commerce mondial, notamment les fluctuations des politiques monétaires américaines. En effet, l’hégémonie du dollar expose de nombreux pays aux variations imprévisibles des taux d’intérêt américains et à l’appréciation de la devise. Ce qui a un impact direct sur leur stabilité financière.
Dans ce contexte, la promotion de l’utilisation des monnaies locales pour les transactions intra-BRICS devient une solution attractive pour les économies cherchant à s’affranchir de cette dépendance.
Pour les pays du Maghreb, cette dédollarisation pourrait offrir une marge de manœuvre significative, notamment pour la Tunisie, qui fait face à une crise économique et financière profonde.
Pour les pays du Maghreb, cette dédollarisation pourrait offrir une marge de manœuvre significative, notamment pour la Tunisie, qui fait face à une crise économique et financière profonde. L’utilisation de devises alternatives pourrait réduire son exposition aux risques liés à la volatilité des taux d’intérêt américains et aux pressions inflationnistes causées par un dollar fort.
Une telle transition permettrait à la Tunisie de mieux gérer ses déficits commerciaux et de se protéger contre les chocs exogènes qui affectent l’économie mondiale, notamment les politiques monétaires restrictives de la Réserve fédérale américaine.
De plus, cette ouverture vers une coopération renforcée avec des puissances émergentes comme l’Inde et la Chine dans le cadre des BRICS pourrait bénéficier à la Tunisie dans des secteurs stratégiques. Par exemple, des partenariats dans le domaine de la santé, de l’agriculture, et des technologies numériques pourraient stimuler la croissance et l’innovation dans des secteurs essentiels pour l’économie tunisienne.
L’Inde, avec son expertise dans les technologies médicales et pharmaceutiques, et la Chine, leader mondial dans l’agriculture et les infrastructures numériques, pourraient fournir à la Tunisie l’accès à des technologies et à des investissements qui contribuent à moderniser son économie tout en limitant sa dépendance vis-à-vis de l’Occident.
De plus, cette ouverture vers une coopération renforcée avec des puissances émergentes comme l’Inde et la Chine dans le cadre des BRICS pourrait bénéficier à la Tunisie dans des secteurs stratégiques.
Cependant, la mise en œuvre d’une telle stratégie exige des réformes profondes au niveau des politiques monétaires tunisiennes. La dédollarisation impliquerait une gestion rigoureuse des réserves de change, avec la nécessité de renforcer la résilience des banques centrales et de développer des mécanismes financiers capables de supporter des transactions en devises alternatives.
Pour autant, les pays du Maghreb devront aussi améliorer leurs infrastructures financières pour faciliter ces transactions en devises autres que le dollar, tout en assurant la stabilité des marchés domestiques.
Dans ce cadre, la capacité à gérer efficacement la transition vers un système commercial multidevises devient un enjeu majeur pour les économies du Maghreb. Non seulement cela permettra une plus grande flexibilité commerciale, mais cela renforcera également leur autonomie économique face aux fluctuations des marchés mondiaux.
Pour la Tunisie, une telle stratégie de rééquilibrage commercial pourrait être un levier essentiel pour sortir de la spirale de dépendance monétaire et pour établir de nouvelles alliances économiques avec les pays du Sud global, offrant ainsi un nouveau souffle à son économie en difficulté.
Pour la Tunisie, une telle stratégie de rééquilibrage commercial pourrait être un levier essentiel pour sortir de la spirale de dépendance monétaire et pour établir de nouvelles alliances économiques avec les pays du Sud global.
Quatrième niveau, les enjeux géopolitiques entre l’Occident et les BRICS
Bien que le rapprochement avec les BRICS puisse offrir des opportunités intéressantes, il présente également des risques considérables pour les pays du Maghreb, qui se trouvent à un carrefour géopolitique stratégique.
Historiquement, ces nations entretiennent des liens étroits avec l’Europe et les États-Unis, à la fois sur le plan économique et diplomatique.
Une intégration plus marquée dans le bloc des BRICS pourrait potentiellement bouleverser cet équilibre, provoquant des frictions avec leurs partenaires traditionnels occidentaux.
L’Union européenne, en particulier, représente le principal partenaire commercial des pays du Maghreb. La Tunisie, l’Algérie et le Maroc sont fortement dépendants des marchés européens pour leurs exportations et leurs investissements.
Une alliance plus poussée avec les BRICS, perçue comme un défi à l’ordre mondial dominé par l’Occident, pourrait entraîner une réévaluation des relations économiques euro-méditerranéennes. Des pressions diplomatiques et économiques ne sont pas à exclure, notamment si ces pays montrent des signes d’alignement stratégique avec la Russie ou la Chine, deux puissances souvent en opposition avec les intérêts occidentaux.
L’Union européenne, en particulier, représente le principal partenaire commercial des pays du Maghreb. La Tunisie, l’Algérie et le Maroc sont fortement dépendants des marchés européens pour leurs exportations et leurs investissements.
En outre, la rivalité croissante entre la Chine et les États-Unis place les pays du Maghreb dans une position délicate sur la scène internationale. À mesure que les tensions s’intensifient entre ces deux superpuissances, les pays du Maghreb pourraient se retrouver contraints de choisir leur camp ou d’adopter des positions diplomatiques sensibles.
Par exemple, un rapprochement économique ou politique avec la Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine, pourrait exposer les pays maghrébins aux sanctions occidentales, affectant ainsi leurs relations commerciales et financières avec l’Europe et l’Amérique du Nord.
D’un autre côté, la diversification des partenaires économiques et l’adhésion à un bloc multipolaire comme les BRICS pourraient offrir une protection contre ces pressions. En cas de sanctions ou de tensions avec les États-Unis ou l’Europe, les pays du Maghreb pourraient se tourner vers les BRICS pour assurer la continuité des investissements, des échanges commerciaux et des coopérations stratégiques. Cela permettrait également de réduire leur dépendance envers les marchés occidentaux, tout en leur offrant plus de flexibilité dans la gestion de leurs relations internationales.
Cependant, jongler entre ces différentes sphères de pouvoir présente des défis complexes. Les pays du Maghreb devront naviguer habilement pour préserver leurs intérêts nationaux, sans compromettre leurs relations traditionnelles avec l’Occident.
Cela implique de maintenir un équilibre délicat, tout en exploitant les avantages offerts par les BRICS, tels que l’accès à de nouveaux marchés, des financements alternatifs, et une plus grande indépendance face aux fluctuations économiques occidentales.
Les décideurs maghrébins devront donc développer des stratégies géopolitiques nuancées, capables de protéger leurs économies et de garantir leur stabilité dans un monde de plus en plus polarisé.
Cependant, jongler entre ces différentes sphères de pouvoir présente des défis complexes. Les pays du Maghreb devront naviguer habilement pour préserver leurs intérêts nationaux, sans compromettre leurs relations traditionnelles avec l’Occident.
Cinquième niveau, le renforcement des infrastructures et les transferts technologiques
L’un des avantages clés de la coopération avec les BRICS réside dans le développement des infrastructures et les transferts technologiques, des domaines essentiels pour soutenir la croissance économique et moderniser les économies du Maghreb.
La Chine, en particulier, s’est imposée comme un acteur majeur dans le financement et la réalisation de grands projets d’infrastructures à travers le continent africain. À travers son initiative des Nouvelles Routes de la Soie, elle a financé et construit des infrastructures stratégiques, telles que des routes, des ports et des centrales énergétiques. Contribuant ainsi au développement régional.
Les pays du Maghreb, confrontés à un manque d’infrastructures modernes, pourraient profiter de cette dynamique pour rattraper leur retard dans certains secteurs clés. En effet, un accès facilité à des financements et à des partenariats pour des projets de grande envergure, qu’il s’agisse de réseaux de transport (routes, chemins de fer), de ports modernes ou encore de centrales énergétiques, serait une opportunité de stimuler leur croissance et d’améliorer leur compétitivité à l’échelle régionale et internationale.
Le Maroc a déjà pris de l’avance dans ce domaine grâce à sa coopération renforcée avec la Chine. Notamment à travers la modernisation de ses infrastructures portuaires avec des projets comme Tanger Med, qui est aujourd’hui l’un des ports les plus performants en Méditerranée.
Ce type de projet renforce la position du Maroc en tant que hub logistique et économique en Afrique du Nord. En s’associant avec les BRICS, notamment la Chine, la Tunisie et l’Algérie pourraient également suivre cette trajectoire.
Un accès facilité à des financements et à des partenariats pour des projets de grande envergure, qu’il s’agisse de réseaux de transport (routes, chemins de fer), de ports modernes ou encore de centrales énergétiques, serait une opportunité de stimuler leur croissance et d’améliorer leur compétitivité à l’échelle régionale et internationale.
La modernisation des infrastructures algériennes, en particulier, est décisive pour mieux intégrer ce pays dans les chaînes d’approvisionnement régionales et mondiales, en exploitant ses atouts énergétiques et géographiques.
En plus des infrastructures, les transferts technologiques représentent un autre pilier fondamental de cette coopération. La Chine, l’Inde et la Russie possèdent une expertise avancée dans plusieurs domaines clés, tels que les énergies renouvelables, la santé et les télécommunications.
Pour les pays du Maghreb, qui cherchent à diversifier leurs économies au-delà des secteurs traditionnels comme l’énergie, ces transferts de savoir-faire et de technologies sont d’une importance capitale. Par exemple, le secteur des énergies renouvelables pourrait bénéficier d’innovations dans les technologies solaires et éoliennes, un domaine dans lequel la Chine détient une expertise mondiale.
Dans le domaine de la santé, l’Inde, souvent appelée la « pharmacie du monde », pourrait fournir à la région des technologies médicales innovantes à des coûts compétitifs, améliorant ainsi l’accès aux soins pour les populations tout en réduisant la dépendance aux importations occidentales coûteuses.
De plus, les télécommunications et les technologies numériques, un secteur en pleine expansion, pourraient recevoir un coup de pouce avec l’intégration de technologies avancées provenant des BRICS, favorisant ainsi la digitalisation des économies maghrébines.
Toutefois, pour tirer pleinement parti de ces opportunités, les pays du Maghreb devront créer un environnement propice à l’accueil de ces investissements et technologies. Cela implique des réformes structurelles, une meilleure gouvernance et une stabilité macroéconomique. Autant d’éléments essentiels pour attirer des partenaires de la trempe des BRICS.
Le succès de cette coopération dépendra également de la capacité des pays à s’inscrire dans une stratégie de long terme visant à maximiser l’impact des infrastructures et à intégrer les technologies transférées dans leur tissu industriel et économique.
De plus, les télécommunications et les technologies numériques, un secteur en pleine expansion, pourraient recevoir un coup de pouce avec l’intégration de technologies avancées provenant des BRICS, favorisant ainsi la digitalisation des économies maghrébines.
En somme, le renforcement des infrastructures et les transferts technologiques constituent des leviers essentiels pour les pays du Maghreb dans leur quête de modernisation et de diversification économique. L’alliance avec les BRICS pourrait être l’une des clés pour accélérer ce processus, tout en réduisant la dépendance envers les partenaires occidentaux et en renforçant leur position dans l’économie mondiale.
En définitive, une diversification mesurée des alliances
Le sommet des BRICS ouvre une fenêtre d’opportunités pour les pays du Maghreb, leur offrant une alternative stratégique aux relations traditionnelles avec l’Occident.
Les perspectives de diversification des partenariats économiques et financiers, combinées aux initiatives de dédollarisation, pourraient atténuer leur dépendance vis-à-vis des fluctuations des marchés européens et américains.
Cependant, cette diversification doit être menée avec prudence
Les pays du Maghreb devront naviguer entre ces nouvelles alliances et les contraintes géopolitiques qui en découlent. S’ils parviennent à maintenir un équilibre entre leurs partenariats traditionnels avec l’Occident et leur ouverture aux BRICS, ils pourront capitaliser sur les opportunités qu’offre ce nouvel ordre mondial en mutation.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)