Qui dit Kaizen, dit un processus d’évolution continue qui repose sur de petites améliorations répétées au quotidien. Pour que cela fonctionne au sein d’une équipe, chaque membre doit être impliqué et proposer des idées d’évolution. Tel est un des enseignements contenus dans la conférence annuelle « Kaizen Afrique 2024 » qui se tient les 28 et 29 octobre 2024 à Gammarth.
En marge de la conférence, Amine Idriss Adoum, directeur de l’économie de l’infrastructure et du commerce au sein de l’Agence du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), souligne la nécessité d’avoir des produits et des services compétitifs. Et ce, via une méthode de gestion visant à améliorer la performance industrielle.
Partant du constat sur les opportunités du NEPAD, Amine Idriss Adoum explique qu’il est crucial d’investir dans la performance industrielle. Et ce, pour que la Tunisie puisse exporter efficacement vers d’autres pays africains et rivaliser avec les produits chinois.
A cet égard, il insiste sur le fait que Kaizen est un outil clé. Car l’agence met ses ressources à disposition des industriels de manière désintéressée et gratuite.
Concernant l’initiative ZLECAf, il mentionne que bien que le calendrier de mise en œuvre soit en bonne voie depuis son lancement en 2019, la production industrielle dans de nombreux pays africains reste insuffisante. Il note que la majorité des pays importent même des produits alimentaires. Soulignant un manque d’infrastructures énergétiques et industrielles adéquates.
En outre, il aborde le programme AIDA (Agenda pour l’accélération du développement industriel en Afrique), lancé en 2022. Il estime important d’investir non seulement dans les infrastructures mais aussi dans les capacités humaines pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par la suppression progressive des barrières tarifaires.
Enfin, il évoque le rôle croissant de l’intelligence artificielle, notant que tous les pays africains partent d’un même niveau. Cependant, il met en garde contre le risque de devenir de simples consommateurs d’IA si des investissements ne sont pas réalisés dans les infrastructures énergétiques et les capacités humaines. Il précise à cet effet que « si nous n’investissons pas dans trois domaines spécifiquement, les infrastructures d’énergie, ce qu’on appelle le computing power, les capacités de calcul et les centres de données pour avoir la souveraineté de nos données et ensuite avoir la capacité nous-mêmes de créer des modèles et finalement dans les compétences humaines, dans trois, quatre ou cinq ans, nous allons nous retrouver en train de traîner derrière et d’éveiller juste des consommateurs de l’intelligence artificielle et non plus des acteurs de l’intelligence artificielle. Un pays comme la Tunisie, à mon avis, a une chance unique. Vous n’avez pas de problème d’électricité en tant que modèle. »
En conclusion, il soulignera que la Tunisie a un potentiel unique pour se positionner comme un acteur clé dans ce domaine grâce à ses ressources humaines et à son infrastructure énergétique.