Boeing envisage de vendre ses activités à la NASA. Notamment le programme Starliner en difficulté et les opérations de soutien à la Station spatiale internationale (ISS). C’est ce que rapporte le Wall Street Journal, le 26 octobre, citant des sources proches du dossier.
La société devrait conserver sa participation dans certains programmes liés à l’espace. En particulier le Space Launch System (SLS), un lanceur super-lourd jetable utilisé par la NASA. Ainsi indiquent encore des sources au WSJ.
Le SLS, l’élément clé des plans d’exploration de la Lune de l’agence, a effectué avec succès son premier vol il y a deux ans. Cependant, la production de la fusée a rencontré divers problèmes de contrôle de qualité.
Les programmes les moins réussis, notamment le vaisseau spatial Starliner, conçu pour transporter jusqu’à sept équipages vers et depuis l’ISS, pourraient finir par être vendus, ont affirmé les sources. Le vaisseau spatial devait initialement devenir opérationnel en 2017. Mais il a été reporté à plusieurs reprises en raison de divers problèmes d’ingénierie et de gestion. Le dernier test de vol avec équipage, lancé en juin, s’est soldé par un échec partiel. Et ce, après un dysfonctionnement des propulseurs du vaisseau spatial à l’approche de l’ISS. Il a alors été jugé trop risqué de ramener ses astronautes à bord du vaisseau, qui est finalement revenu sur Terre sans équipage en septembre.
La vente potentielle de ses actifs liés à l’espace s’inscrit dans la stratégie du nouveau PDG de Boeing, Kelly Ortberg, qui cherche à rationaliser l’entreprise et à réduire ses pertes financières. Boeing avait toutefois été en contact avec des acheteurs potentiels, notamment la société Blue Origin de Jeff Bezos, avant même que Kelly Ortberg ne prenne ses fonctions en août.
Lors d’une conférence téléphonique avec des analystes et des investisseurs plus tôt la semaine du 21 octobre, le nouveau PDG a indiqué que l’entreprise devait subir une refonte majeure. Si la production d’avions militaires et commerciaux reste au cœur de l’activité de l’entreprise, celle-ci pourrait abandonner « certaines activités en marge », a déclaré M. Ortberg.
« Cela va demander beaucoup de travail. Nous ne pourrons pas régler ces contrats en difficulté d’un simple coup de baguette magique. Nous avons accepté des choses qui posent problème », a-t-il prévenu. Tout en ajoutant que Boeing aurait « intérêt à faire moins et à faire mieux que de faire plus et de ne pas le faire bien ».
En effet, l’entreprise traverse une crise financière durable. Ses projets de défense et d’espace étant perturbés par des dépassements de coûts et des retards répétés. Tandis que la production d’avions de ligne est pratiquement à l’arrêt suite à une grève sans précédent des machinistes qui dure depuis plusieurs semaines.