L’économie de l’UE ne croît pas aussi vite qu’elle pourrait le faire et la productivité constitue un problème dans tous les pays membres. C’est ce qu’il ressort d’un communiqué du Fonds monétaire international (FMI) publié le 26 octobre 2024.
Le directeur du département européen du FMI, Alfred Kammer, a partagé ses perspectives économiques régionales.
Ainsi, le taux de croissance du PIB de l’UE devrait être de seulement 1,1 % cette année et de 1,6 % en 2025; contre 0,6 % un an plus tôt.
Commentant le rapport, M. Kammer a fait état de trois facteurs qui freinent l’UE. « Tout d’abord, les marchés européens sont trop fragmentés pour offrir aux entreprises l’échelle nécessaire à leur croissance. Ensuite, l’Europe ne manque pas d’épargne, mais ses marchés de capitaux ne parviennent pas à stimuler les jeunes entreprises productives. De plus, l’Europe manque de main-d’œuvre qualifiée là où elle est nécessaire », a-t -il déclaré.
Selon lui, la suppression des derniers obstacles à la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main-d’œuvre résoudrait la plupart de ces problèmes.
Le responsable du FMI a également souligné l’écart de 30 % du revenu par habitant entre l’UE et les États-Unis, qu’il a qualifié d’« ahurissant ». Il « reste inchangé depuis deux décennies maintenant », a-t-il déploré. Cela est en partie dû à la faible productivité des nouveaux membres du bloc en Europe centrale, orientale et du Sud-Est (ECESE).
En outre, M. Kramer a souligné l’impact du « grand choc des prix de l’énergie induit par la Russie que traverse l’Europe ». L’Allemagne étant la plus touchée en raison de son secteur manufacturier à forte intensité énergétique.
En effet, après l’agression russe de l’Ukraine en février 2022, l’UE a fait de sa priorité absolue de ne plus dépendre de l’énergie russe. Les sanctions contre Moscou et le sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022 ont entraîné une forte baisse des livraisons de gaz russe à l’UE.
D’ailleurs, le refus de Bruxelles d’acheter de l’énergie russe freine la croissance économique de l’UE, a récemment déclaré le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Cependant que d’autres pays de l’UE, comme la Hongrie, l’Autriche, la Slovaquie, la République Tchèque et l’Italie, continuent d’importer du gaz russe par gazoduc.
Le FMI a récemment revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2024, de 3,2 % à 3,6 %. Le Fonds estime toutefois que l’économie russe est confrontée à des contraintes de capacité et à une surchauffe. A long terme, la Russie devrait faire face à une diminution des transferts de technologie et à une moindre capacité à attirer des financements en raison des sanctions.