Selon un rapport de la société Allianz Trade, spécialisée dans le secteur des crédits commerciaux, les faillites d’entreprises au Maroc devraient atteindre des sommets en 2024. Ce phénomène inquiétant reflète les défis économiques croissants auxquels sont confrontées de nombreuses sociétés dans le pays.
Les facteurs à l’origine de cette situation comprennent une inflation persistante, des difficultés d’accès au financement et une concurrence accrue. Le tout exacerbé par des incertitudes géopolitiques et des tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
Loin de nous l’idée de contester cette étude. On aimerait cependant savoir à quelle période elle a été réalisée. Et ce, étant donné que l’inflation, en septembre dernier, n’était que de 0,8 %. Aujourd’hui, ils sont très rares les pays qui réalisent un taux d’inflation aussi bas.
Allianz Trade souligne que cette tendance pourrait dépasser les niveaux observés lors des crises précédentes, notamment la crise financière mondiale de 2008 et les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19.
Les petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent le cœur de l’économie marocaine, seront particulièrement touchées. Soulignant ainsi l’urgence pour le gouvernement et les institutions financières de mettre en place des mesures de soutien adaptées pour aider ces entreprises à naviguer dans un environnement économique de plus en plus difficile.
Pour 2025, les prévisions d’Allianz Trade ne sont guère optimistes. Avec quelque 17 400 cas de faillite annoncée, les entreprises marocaines dans le pays devraient enregistrer un nouveau record en 2025.
« Cette tendance préoccupante souligne les défis persistants auxquels le secteur privé est confronté. Et ce, notamment par une pression économique accrue, une inflation persistante et des difficultés d’accès au financement », souligne la même source.
« Sans une action rapide pour améliorer l’accès au financement et atténuer les effets de l’inflation et de la concurrence, le Maroc risque de voir une érosion significative de son tissu économique, compromettant ainsi la stabilité et la croissance à long terme. Il est impératif d’agir pour restaurer la confiance dans le secteur et favoriser un environnement propice à la durabilité des entreprises », conclut l’étude.
Pourtant, en regardant les prévisions de croissance du FMI/BM pour 2024 et 2025, le Maroc n’est pas aussi mal loti que cela. Du coup, on se demande comment un pays pourrait en même temps réaliser un taux de croissance plus ou moins élevé et connaître des faillites « inquiétantes ». Il y a là quelque chose qui ne tourne pas très rond.
Yasmine Hafi