Dans une déclaration marquante, Fathi Henchi, directeur général de l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME), a mis en lumière les résultats d’une étude récemment menée sur la faisabilité d’un projet ambitieux : l’installation de réseaux de chauffage et de refroidissement dans la région du lac. Il s’exprimait ainsi lors d’un colloque intitulé « Les opportunités d’installation de réseaux de chauffage et de refroidissement en Tunisie », organisé le 29 octobre 2024 à Tunis.
Selon le DG de l’ANME, une fois l’aménagement de la zone et des infrastructures achevé, ce projet pourrait devenir rentable. Surtout avec l’augmentation croissante de la demande pour ces services essentiels.
Mais ce n’est pas tout. Il a également évoqué le potentiel dudit projet sur la colline de Bab Saadoun, une zone particulièrement adaptée en raison de la concentration de bureaux et d’établissements de santé. Ces institutions pourraient bénéficier des avantages de ce projet dès 2025. Et ce, dans un contexte où 70 % de l’énergie fournie aux hôpitaux publics est dédiée au chauffage.
Loin de se limiter à ces régions, le directeur général a révélé que le secteur du chauffage et de la climatisation représente actuellement 50 % de la demande énergétique dans le secteur de la construction en Tunisie. Ce besoin devrait doubler au cours de la prochaine décennie, soulevant des enjeux cruciaux pour la gestion de l’énergie.
Dans un contexte de changements climatiques, le refroidissement de zones entières se présente comme une solution efficace pour faire face à l’augmentation de la consommation d’électricité, en particulier durant les mois d’été.
Ainsi, M. Henchi estime que cette approche innovante est à même de réduire la consommation d’énergie jusqu’à 50 %. Tout en diminuant la dépendance aux combustibles fossiles importés. Cela contribuerait également à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Renforçant de la sorte les efforts de la Tunisie pour limiter progressivement l’utilisation des gaz réfrigérants hydrofluorocarbures.
Interrogé par la radio privée Diwan FM, il a souligné que ce projet est soutenu financièrement par la Banque africaine de développement (BAD), qui a accordé une aide d’un million de dollars. Ce soutien permettra à la Tunisie de réaliser une étude approfondie visant à optimiser la consommation énergétique dans les zones urbaines denses, ainsi que dans les régions touristiques.
Avec de tels projets en perspective, l’avenir énergétique de la Tunisie semble prometteur, alliant le développement durable et l’efficacité énergétique au service de la santé publique.
Yasmine Hafi