La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, prévoit de réduire les fonds destinés à soutenir l’industrie automobile du pays d’environ 4,6 milliards d’euros entre 2025 et 2030. C’est ce qu’il ressort du texte du budget de l’année 2025, déclenchant une réaction violente.
Cette décision intervient dans un contexte de ralentissement mondial des ventes de véhicules électriques (VE). Il est en partie dû à des politiques divergentes en matière d’incitations vertes, qui ont contraint les constructeurs automobiles du monde entier (y compris Stellantis, fabricant de Fiat) à réajuster leurs plans.
Cette réduction « est une surprise inacceptable qui contraste fortement avec le travail important que le gouvernement accomplit en Europe pour soutenir l’industrie ». Ainsi a déclaré lundi 28 octobre 2024 l’association professionnelle ANFIA dans un communiqué.
« Avec tant de problèmes actuels tels que la transition vers l’électrification, la faible demande sur le marché européen et la réduction de la production en Italie, cette décision brise la confiance », a déclaré le directeur général de l’ANFIA, Gianmarco Giorda.
A cet égard, notons qu’en 2022, le gouvernement du prédécesseur de Meloni, Mario Draghi, avait alloué 8,7 milliards d’euros d’ici 2030 pour soutenir le secteur automobile du pays.
Cependant, le budget présenté ce mois-ci par le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, montre que le gouvernement actuel souhaite réorienter 4,6 milliards d’euros sur les 5,8 milliards initialement prévus pour financer d’autres initiatives.
Selon le projet de loi, qui doit être approuvé par les deux chambres du Parlement d’ici fin décembre et est donc encore susceptible de modifications, la plupart des coupes budgétaires concernent la période 2028-2030, pour un montant d’environ 2,4 milliards d’euros.
La réduction annoncée pourrait encore accroître les tensions entre Rome et Stellantis, le seul grand constructeur automobile italien.
Lors d’une audition au Parlement italien au début du mois, le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, a déclaré que l’Italie avait alloué beaucoup moins de ressources que les autres grands pays de l’UE pour soutenir l’industrie automobile.