Le voyage du président français Emmanuel Macron au Maroc intervient quelques mois après que Paris a changé de position et soutenu la revendication de Rabat sur le Sahara occidental contesté. À cette occasion, la France et le Maroc ont conclu des contrats et accords allant « jusqu’à 10 milliards d’euros ».
Emmanuel Macron est en visite d’Etat de trois jours (les 28, 29 et 30 octobre 2024) au Maroc. Ce voyage fait suite à des années de relations tendues entre les deux pays.
Cette visite d’Etat représente « de nouvelles ambitions pour les 30 prochaines années » dans la relation France-Maroc. C’est ce qu’indique le cabinet du chef de l’Etat français E. Macron, dans un communiqué cité par l’AFP.
Dans ce cadre, le roi Mohammed VI et le le président de la République Française ont discuté de partenariats. Et ce, dans les domaines du commerce, de l’énergie, de l’éducation, du changement climatique, de l’immigration et de la sécurité, rapportent les médias français.
Ainsi, ils ont signé, lundi 28 octobre, un « partenariat d’exception renforcé », pour retisser les liens entre les deux pays. En leur présence, une vingtaine de contrats et accords ont déjà été signés, pour un montant global pouvant aller jusqu’à 10 milliards d’euros, selon l’Élysée.
Le Maroc a le potentiel pour être un « hub entre l’Europe et l’Afrique », tant sur le plan stratégique qu’en termes d’infrastructures, notamment électriques, estime le cabinet d’Emmanuel Macron, cité par l’AFP.
Fin juillet, le roi du Maroc, Mohammed VI, avait adressé une invitation au président français après que ce dernier a inversé la position diplomatique de son pays, adoptée depuis des décennies, et approuvé le plan d’autonomie de Rabat pour le territoire contesté du Sahara occidental.
En effet, notons que Rabat et le Front Polisario sont en guerre depuis 1975, année où le Maroc a annexé l’ancienne colonie espagnole. Le mouvement, soutenu par l’Algérie, exige un référendum d’autodétermination, car un précédent projet proposé par l’ONU en 1991 dans le cadre d’un processus de cessez-le-feu a été bloqué. Cependant, Rabat a exclu la possibilité d’un vote qui accorderait l’indépendance à l’une des régions les moins peuplées d’Afrique.
La décision d’Emmanuel Macron de soutenir la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a amélioré les relations entre son gouvernement et Rabat, tout en contrariant l’Algérie voisine. Alger, qui plaide depuis longtemps en faveur de référendums organisés par l’ONU, a déclaré que la décision française avait sapé les efforts de l’ONU pour résoudre le différend territorial par des moyens politiques.
Dès la déclaration du président français sur le Sahara occidental, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annulé une visite officielle en France au début du mois, après avoir rappelé l’ambassadeur du pays à Paris.
Au final, les relations entre Paris et Rabat étaient auparavant tendues, en partie en raison de la neutralité de longue date du gouvernement français sur la question du Sahara occidental, ainsi que d’un désaccord sur les visas en 2021.