Que d’entraîneurs de notre football remerciés pour des contreperformances. Des entraîneurs auxquels il arrive d’être de nouveau recrutés par ces mêmes clubs qui s’en sont séparés quelque temps auparavant. Impossible n’est pas tunisien!
Exit Faouzi Benzarti, Miguel Cardoso et Hamadi Dhao. L’équipe nationale et deux grands clubs du football tunisiens se sont donc séparés– à l’amiable, précise-t-on– de leur coach. Un spectacle devenu largement classique en Tunisie où l’un des moyens trouvé pour calmer l’ardeur des supporters, suite à une mauvaise performance, consiste à remercier l’entraîneur. Ce dernier étant jugé, souvent, comme le principal responsable d’un échec.
Et on en a vu évidemment d’autres : un des clubs du nord du pays s’est séparé en ce début d’année de son entraineur. Avant que cet entraîneur ne se retrouve à la tête d’un autre club, situé cette fois-ci au sud, et ne réalise un bon résultat. En tenant la dragée haute à un très grand club continental. Le sport le plus populaire n’est-il pas du reste ainsi fait? Il est fait de réussites et d’échecs.
Faux, pensent, à ce qu’on dirait, certains dirigeants et surtout une grande partie du public. Omettant de voir qu’il y a d’autres explications au succès ou à l’échec que ceux de la compétence et du savoir-faire des entraîneurs.
Performance et contreperformance
Voir les choses sous cet angle seulement, c’est « simplifier le réel » comme le soutient le philosophe français, Bruno Latour. Pourtant beaucoup se contentent d’agir de la sorte. Alors que, et comme dans d’autres domaines, beaucoup de facteurs participent à une performance ou à une contreperformance.
Quid des joueurs, des terrains, des émoluments des acteurs des clubs – il y a bien des impayés, ici et là–, de l’ambiance malsaine dans certains milieux sportifs, de l’arbitrage… ? De toute manière, et l’expérience nous le montre, les entraîneurs et les arbitres sont quasiment ceux qui subissent le plus la foudre des clubs. Sans doute parce qu’ils sont parmi la famille sportive des boucs émissaires tout à fait dédiés. Dans la mesure où ils n’ont pas beaucoup de monde derrière eux pour les défendre.
Voir les choses sous cet angle seulement c’est « simplifier le réel » comme le soutient le philosophe français Bruno Latour. Pourtant beaucoup se contentent d’agir de la sorte. Alors que, et comme dans d’autres domaines, beaucoup de facteurs participent à une performance ou à une contreperformance.
Parce qu’il arrive qu’ils soient insultés
Et souvent dans le cas d’espèce, les entraîneurs desquels on se sépare un jour reviennent quelquefois sur le devant de la scène quelques années après. Ils sont ainsi recrutés par les mêmes clubs qui les ont rejetés. Quelquefois bruyamment parce qu’il arrive qu’ils soient insultés au moment de quitter le club. Pour ne pas dire plus.
Autre fait à remarquer : les entraîneurs desquels on a dit du mal et qui ont été éloignés sont le plus souvent recrutés par d’autres clubs qui « acceptent » de les accueillir et de leur proposer de conduire leurs formations.
Rien de bien rationnel dans tout cela. On se souvient, à ce propos, comment un technicien portugais– il ne s’agit pas de Miguel Cardoso– a été, il a quelques années, vilipendé et accusé d’être incompétent.
Et on en a vu évidemment d’autres : un des clubs du Nord s’est séparé en ce début d’année de son entraineur. Avant que cet entraineur ne se retrouve à la tête d’un autre club, situé cette fois-ci au Sud, et ne réalise un bon résultat. En tenant la dragée haute à un très grand club continental.
Tant qu’il n’y a pas de réel examen
Avant que l’on retrouve celui-ci comme adjoint du grand José Mourinho dans trois clubs mondiaux : à l’Inter Milan, au Real Madrid et à Chelsea FC! Impossible n’est pas tunisien.
En somme, tant qu’on n’aura pas fait un réel examen de la situation et mis le doigt sur ce qui cloche, on fera du surplace. Sans évidemment trouver une solution pérenne. Des connaisseurs affirment qu’en réalité, l’examen est fait et est connu. Reste qu’il y a tant d’impuissances et tant d’incapacités à agir. Sans oublier la volonté de ne pas donner un bon coup de pied dans la fourmilière. Et comme, un peu partout, il s’agit d’un problème de management auquel on n’est pas préparé.