La Fédération générale de l’enseignement supérieur a vivement critiqué, mardi 29 octobre 2024, le projet de loi de finances 2025, ( PLF 2025 ) qui introduit des changements significatifs dans la structure de l’impôt sur le revenu en Tunisie.
Selon le PLF 2025 , les paliers d’imposition passeraient de cinq à sept, ce qui pourrait réduire le salaire net des enseignants universitaires de près de 90 dinars. Ce nouveau barème fiscal, qui pourrait fragiliser davantage le pouvoir d’achat des universitaires, est dénoncé par la fédération comme une mesure pénalisante pour la classe moyenne tunisienne.
Projet de loi de finances 2025 : des taux d’imposition revus et augmentés
Les enseignants universitaires, soutenus par leur syndicat, soulignent que les nouveaux taux d’imposition risquent d’augmenter leurs charges fiscales, contribuant à une pression économique déjà forte sur la classe moyenne. Le projet de loi de finances 2025 propose des taux ajustés pour plusieurs catégories de revenus :
- Revenus de 5.000 à 10.000 dinars : imposition à 15 %
- Revenus de 10.000 à 20.000 dinars : imposition à 25 %
- Revenus de 30.000 à 40.000 dinars : imposition à 33 %
- Revenus de 40.000 à 50.000 dinars : imposition à 36 %
- Revenus supérieurs à 50.000 dinars : taux relevé de 35 % à 40 %
Ces nouveaux taux, indique le syndicat, risquent d’aggraver la baisse du pouvoir d’achat, déjà impacté par l’inflation et la cherté de la vie en Tunisie.
Les conséquences pour la Tunisie : un risque d’émigration des universitaires
La Fédération de l’enseignement supérieur avertit que cette charge fiscale supplémentaire pourrait encourager les enseignants universitaires à chercher des opportunités à l’étranger. L’émigration de cette main-d’œuvre qualifiée menacerait le système éducatif et scientifique du pays. Selon la fédération, en taxant plus lourdement les universitaires, l’État risque de priver le pays de ses compétences essentielles, réduisant ainsi son potentiel de développement économique et scientifique.
La classe moyenne tunisienne en danger
Les enseignants universitaires se considèrent comme une composante majeure de la classe moyenne tunisienne, déjà affectée par la hausse du coût de la vie. Ce projet de loi, en augmentant les impôts pour des tranches de revenus moyens, pourrait accroître le sentiment d’injustice fiscale. Le syndicat appelle à une révision des mesures pour éviter une érosion encore plus marquée du pouvoir d’achat des universitaires.
En conclusion, la réforme fiscale de 2025 soulève de nombreuses inquiétudes en Tunisie, notamment pour les enseignants universitaires. La Fédération générale de l’enseignement supérieur appelle l’État à reconsidérer ces nouveaux paliers fiscaux pour limiter les risques d’exode des compétences et maintenir un climat favorable au développement des talents nationaux.