Après un concert de haute facture, tenu le 25 octobre 2024 à la cathédrale de Tunis, les « Petits chanteurs de Monaco » ont rejoint la résidence musicale à l’Hasdrubal Hammamet.
Une semaine durant, ils ont travaillé d’arrache-pied avec les jeunes musiciens tunisiens (ou Asdrubaliens, comme aime à les nommer Laurent Jost), appelés “Harmonies en chœur“. L’événement, organisé le 30 du mois dernier à l’Hasdrubal Hall, a de toute évidence enchanté le public. Applaudissements et standing ovation à l’appui.
Le programme de la soirée a pris son départ avec le Quatuor à cordes tunisien (Lunar Quartet), qui a offert une mise en bouche avec la célèbre Petite musique de nuit, exécutée avec attention et soin. Oumayma Ben Ammar, jeune soprano, issue du Conservatoire de musique de Tunis, en résidence à l’Hasdrubal, attaque, sans attendre, l’affectueux (O miobabbinocaro) de Giacomo Puccini dont on célèbre cette année le centenaire de sa mort.
Sans transition, elle passe à la chanson orientale « Choftek Marra », délicieusement tunisienne et rythmée à souhait, de Habiba Msika. À l’applaudimètre du public, Oumayma, avec les couleurs de sa voix, la générosité de ses gestes, a conquis un nouveau public ravi de découvrir une prestation, une présence remarquable.
Elle promet une carrière respectable dans le monde du lyrique si peu connu. Saluons au passage la Fondation Hasdrubal pour les arts et la culture Mohamed-Amouri, qui encourage cette catégorie de chant en Tunisie.
Les Petits chanteurs de Monaco entrent en scène, précédés d’une présentation détaillée du programme, assurée par Pierre Débat. Ovation soutenue ! Il faut croire qu’ils étaient non seulement attendus, mais très appréciés par le public fidélisé de la Fondation Hasdrubal. D’autant qu’ils sont à leur troisième concert en Tunisie.
Ce chœur de garçons a été créé par le Prince Rainier III de Monaco. Placé sous le haut patronage du Prince Albert II, il regroupe 25 petits chanteurs âgés de 8 à 16 ans.
Ils font partie de la Maîtrise de la Cathédrale de Monaco. L’institution a été fondée en 1904 et attachée au service musical régulier de la cathédrale.
La nouvelle session s’inscrit dans le cadre de la professionnalisation et de l’entrepreneuriat culturel en Tunisie. Cette action est menée par la Fondation Hasdrubal en partenariat avec l’ambassade de France et l’Institut français de Tunisie.
Retour à la scène. Pierre Débat est au piano et à la direction de l’ensemble, il présente le programme en citant le contexte de chaque morceau chanté. « Un programme éclectique, dira-t-il, qui réunit des chansons très connues de France ou des États-Unis, une sorte de voyage ».
En voyage
Droits dans leur stricte tenue, l’écusson de la Principauté sur le cœur, les Petits chanteurs de Monaco entament leurs morceaux classiques et des chansons à succès, des tubes dits « éternels » avec une attachante interprétation… à chérir.
Le voyage commence par un lied connu de Mendelssohn Ich meine lieb, pour prendre la route vers un coucher du soleil en Amérique (Sun of Rise) et revenir sur la musique sacrée avec Bach, avant de rencontrer Edith Piaf et son éternel « l’Hymne à l’amour ». Pierre Débat décrit avec attention (et affection) la tragique fin de l’histoire d’amour de la Môme Piaf avec Marcel Cerdan, mort dans un accident d’avion.
Retour au classique avec Gabriel Fauré, dont on célèbre (aussi) le centenaire de sa mort, qui nous invite à une romance (Les Matelots) « Sur l’eau bleue et profonde… ». En France encore « Sous le ciel de Paris » chanté par Yves Montand.
Toujours sur le pont, aux commandes du programme, Pierre Débat a pris le public d’un port à l’autre (du violoncelle pathétique de Pablo Casals à « La mer » de Charles Trenet) pour clore le concert avec « Joyeux anniversaire » pour rappeler que les Petits chanteurs de Monaco ont 50 ans d’âge. Le public voyageur, joyeux, a apprécié la croisière. Ses acclamations soutenues, sa participation au chant d’anniversaire, ses commentaires élogieux en témoignent.