Après avoir couvert les deux jours du Salon Sial les 21 et 22 octobre 2024, j’ai décidé de prendre un peu de temps pour moi. Oui, je sais, c’est rare que je puisse profiter de mes voyages, à l’exception mémorable de Bruxelles en 2023, où j’ai osé prendre trois jours de congé. J’avais même écrit un carnet de voyage, mais je ne suis pas sûre que mes essais journalistiques rivalisent avec ceux des grands écrivains parisiens.
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En fin de soirée du deuxième jour, j’ai contacté mon amie Marianne Catzaras, qui se trouve à Paris. Pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est une artiste qui a le chic pour rendre chaque rencontre mémorable.
Après un petit déjeuner copieux composé de fromage (parce qu’on est en France, après tout), de pain et d’un croissant nature — sans oublier deux bonnes tasses de café américain pour bien démarrer la journée — direction Saint Germain des Près dans le 6ème arrondissement. Ses habitants sont les « Germanopratins ». J’avais rendez-vous avec Marianne vers 10h45. Évidemment, j’étais un peu en avance ; il faut bien avouer que les métros parisiens sont d’une ponctualité à faire pâlir d’envie les horlogers suisses ! J’ai pris la station Mabillon et je suis sorti à la rue du Four à Saint-Germain-des-Prés.
Comme il faisait beau (merci le soleil de Tunis), Marianne m’a taquiné en disant : « T’as ramené le soleil ! » Les retrouvailles étaient chaleureuses, comme un retour chez soi après une longue absence.
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Je préfère découvrir les lieux plutôt que de courir d’un point A à un point B. Lors de mon dernier passage à Paris en juillet 2024, j’avais seulement eu 72 heures pour explorer et encore moins lors des précédents séjours avec Globe Reporters. Deux semaines à Paris se résument souvent à des reportages et des interviews. Mais j’ai aussi eu la chance de me familiariser avec l’art du carnet de voyage.
Nous avons flâné au jardin du Luxembourg, ce havre de paix connu pour ses magnifiques arbres et son bassin où les Parisiens profitent du soleil (un phénomène rare). Les enfants étaient en vacances et s’amusaient à faire courir leurs petits bateaux ornés de drapeaux. J’ai même croisé un petit garçon nommé Alexandre ; lorsque Marianne lui a dit de faire attention à ne pas tomber, il a répondu avec un accent grec : « I am Greek ! » Et elle a répliqué : « Ahh na proseheis ! » Un vrai moment interculturel !
Quand l’art se mêle au quotidien
Nous avons également visité le Panthéon où reposent des figures emblématiques comme Victor Hugo, Voltaire et Marie Curie. Joséphine Baker y a aussi trouvé sa place. C’est là que Marianne réside à la villa Panthéon — un quartier riche où l’art se mêle au quotidien. Comme dirait Jacques Brel : « Faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou. »
Un petit tour par Saint-Germain nous a menés aux célèbres cafés comme Le Flore et Les Deux Magots, où les écrivains venaient autrefois terminer leurs chefs-d’œuvre. Certes, le tourisme a quelque peu dénaturé ces lieux mythiques, mais la magie opère toujours.
Autre détail, au-delà de l’amitié qui me lie à Marianne, il y a aussi nos échanges artistiques qui nous ont unies. J’ai eu la chance d’assister à un atelier d’écriture dirigé par elle entre février et mars 2018 à l’IFT. En souvenir de cette belle expérience, elle m’a dédicacé son dernier livre, “Sauver son rêve”. Et, cerise sur le gâteau, j’ai goûté au loukoum grec — un vrai délice qui m’a transporté directement en Méditerranée !
Ensuite, direction la librairie Gibert. Marianne a acheté un livre pour Hélène, le livre d’Henri Troyat l araigne et nous avons eu une discussion passionnante sur le mot « araigne (Une araigne, c’est une personnalité toxique, un manipulateur, un pervers narcissique). C’est ce qu’on appelle dormir moins bête. Oui, je sais, ça peut sembler bizarre, mais croyez-moi, c’était captivant ! De mon côté, j’en ai profité pour acheter un jeu de société en famille sur la culture générale pour mes neveux (5 euros) et un autre pour moi — un quiz apéro sur la culture générale (6 euros). Comme ça, je peux stimuler les neurones tout en m’amusant ! Et puis, avouons-le : en Tunisie, même si on trouve ce genre de jeux, ils coûtent souvent le quadruple du prix.
Après cette douce parenthèse, il était temps de se restaurer avec une tranche de pizza qui m’a rappelé mes vieux souvenirs d’enfance, une pizza à la Tunisienne comme celle de Memi. Ah, les saveurs de l’enfance, c’est comme un voyage dans le temps… sans le besoin d’une machine à remonter le temps !
Puis vint le moment des adieux. Il était temps pour moi de quitter la région parisienne pour Alfortville, chez mon amie de longue date Olfa qui avait gentiment accepté de m’héberger pour une nuit. Un jour de plus à Paris avant mon départ prévu le 24 octobre 2024 !
Nous nous sommes retrouvées à 18h30 à Créteil. Olfa est venue me chercher avec sa voiture — j’ai déposé ma valise bordeaux dans le coffre et nous avons pris la direction de la Bastille. En voiture, ça prend environ 15 minutes sans embouteillage (un vrai miracle à Paris !). Comme j’ai toujours une faim bleue pour la cuisine mexicaine (je crois que je devrais envisager une carrière dans la gastronomie), j’ai décidé de me régaler avec Olfa au restaurant Bocamexa à la place de Bastille. Si vous êtes de passage à Paris, ne manquez pas cet endroit ! Burritos, tacos et quesadillas préparés avec des ingrédients frais — c’est un vrai festin mexicain ! Bien sûr, j’ai opté pour des tacos accompagnés d’une boisson artisanale.
Après ce festin, retour chez Olfa et Aymen (son mari) et leur fille Farah, dans leur quartier calme et familial où tout est à proximité : pharmacie, Franprix et l’épicier du coin. Mon vol pour Tunis était prévu tardivement. J’en ai donc profité pour faire quelques courses de dernière minute : fromage et infusion de camomille, etc… — parce qu’il faut bien se détendre avant le départ !
Et voilà comment se termine mon voyage : retour à Tunis le 24 octobre avec un léger retard de notre gazelle. Mais bon, qui a besoin d’une horloge quand on a des souvenirs aussi savoureux ?