Une récente étude du Policy Center for the New South (PCNS) met en évidence la faible participation des femmes sur le marché du travail au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). En moyenne, les femmes représentent seulement 25,4 % des travailleurs dans cette région, un chiffre bien inférieur à celui des hommes, qui atteint 77,1 %.
Intitulée « Commerce et femmes sur le marché du travail : quelle différence entre le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et les autres régions ?« , l’étude révèle que parmi les femmes actives, trois quarts occupent des postes salariés. Ce taux d’emploi rémunéré dépasse largement les 20,7 % observés en Afrique subsaharienne et les 59,3 % en Amérique latine et dans les Caraïbes.
L’étude souligne également une tendance des femmes de la région MENA à travailler dans le secteur formel, où elles bénéficient de salaires stables et d’une meilleure protection sociale. Cependant, les chercheurs suggèrent que l’ouverture au commerce dans cette région pourrait avoir élargi les écarts de genre, réduisant ainsi les opportunités d’emplois rémunérés pour les femmes et aggravant les inégalités.
Bien que l’éducation des femmes ait progressé dans la région MENA, son impact sur l’emploi reste limité. L’étude indique que, même si l’enseignement supérieur facilite l’accès des femmes au marché du travail, il n’a pas d’effet significatif sur leur taux d’emploi. Ce paradoxe pourrait s’expliquer par des attentes salariales plus élevées chez les femmes diplômées, ce qui les amène à refuser certains emplois rémunérés et à se retirer du marché du travail.
Les auteurs de l’étude mettent en garde contre les conséquences de futures transformations économiques sur l’accès des femmes à l’emploi dans la région. Ils soulignent que le passage à des secteurs davantage dominés par le capital masculin pourrait compliquer encore plus l’intégration des femmes sur le marché du travail, remettant en question l’efficacité des réformes commerciales pour réduire les inégalités de genre.