La « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes » est proclamée par l’organisation des Nations unies.
Une journée ayant vocation à mettre en lumière le travail des journalistes, en première ligne pour couvrir conflits et crises dans le monde, parfois au péril de leur vie.
La journée entend cette année 2024 « promouvoir une discussion plus large sur la sécurité des journalistes travaillant » dans les contextes « de conflits et autres crises », « y compris les préoccupations des journalistes affectés par ces défis liées à la prévention, la protection et les poursuites judiciaires. »
C’est dans ce cadre que s’inscrivent les activités organisées ce samedi par le Syndicat national des journalistes Tunisiens pour célébrer cette Journée internationale en partenariat avec plusieurs organisations nationales et internationales.
La protection des journalistes contre les meurtres, les enlèvements, les disparitions forcées, leur emprisonnement, les agressions physiques et morales, et l’intimidation ainsi que les moyens de tenir les auteurs de ces agressions pour responsables ont constitué les principaux thèmes des activités du SNJT.
Les participants à cet événement ont souligné l’importance de renforcer la solidarité entre les journalistes, tant au niveau national qu’international, pour faire face à ces crimes et les combattre.
Ils ont également appelé les structures professionnelles et les organisations actives dans le domaine à approfondir leur collaboration avec les institutions de l’État, qu’elles soient exécutives ou législatives, pour mettre un terme à l’impunité en matière de crimes contre les journalistes.
Le président du Syndicat national des journalistes Tunisiens, Zied Dabbar, a principalement attribué au ministère de la Justice et à l’Assemblée des représentants du peuple la responsabilité de la persistance de l’impunité pour les crimes contre les journalistes.
Il a souligné que l’adoption de lois et de législations qui restreignent la liberté de la presse et ne garantissent pas la protection nécessaire pour les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions a entraîné l’emprisonnement de trois journalistes, d’un animateur radio et d’une avocate, ainsi que des poursuites judiciaires contre environ 37 journalistes.
« Les plaintes déposées par les journalistes contre leurs agresseurs avancent lentement ou sont ignorées », a-t-il regretté.
Il a précisé que, pour la période allant du 2 novembre 2023 au 2 novembre 2024, 15 plaintes ont été déposées par des journalistes contre leurs agresseurs, certaines ayant été résolues par conciliation ou retrait de la plainte, tandis que d’autres restent en suspens.
Dabbar a souligné que le Syndicat des journalistes aborde la question de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes de manière quasi quotidienne, faisant état d’un progrès « relatif » avec certaines institutions de l’État.
« Des sanctions administratives ont été prises contre des agents de sécurité et des fonctionnaires, bien que les plaintes déposées contre des fonctionnaires restent toujours sans suite », a-t-il dit.
Avec TAP