Le réchauffement climatique et ses conséquences sur l’environnement sont aujourd’hui sans équivoque. Les effets se font largement ressentir dans les pays du Sud. La transition écologique est aujourd’hui indispensable pour répondre aux enjeux environnementaux. Les pays doivent renforcer leur résilience face aux effets néfastes du changement climatique et adopter des activités qui contribueraient à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Dans une récente étude du FMI (septembre 2024) qui s’intitule « Green jobs and the future of work for women and men», les auteurs montrent que la transition verte dépendra des politiques climatiques, mais aussi des compétences et de la capacité d’adaptation des travailleurs. D’après cette étude, l’investissement dans les compétences en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (STIM) est essentiel pour saisir les opportunités offertes par la transition verte. Les auteurs insistent aussi sur l’implication des femmes.
Ils observent une sous-représentation des femmes dans les métiers verts et proposent un investissement important dans ces domaines et une plus grande implication de celles-ci, car elles sont souvent en première ligne dans les efforts d’adaptation au changement climatique. La transition vers une économie à faible émission de carbone
exige donc la mise en place d’un modèle de développement plus résilient et durable. Ainsi, un verdissement réussi impliquera plus de compétences dans les STIM pour favoriser les métiers verts, dans la mesure où ces emplois vont faciliter la transition écologique. Les pays ayant déjà une main-d’œuvre qualifiée prête à exercer seront sûrement plus enclins à adopter des pratiques durables et à décarboner de manière plus efficace.
Une main-d’œuvre hautement qualifiée permettra d’accompagner le verdissement de l’économie et de la croissance
économique. Ce verdissement sera d’autant plus important que la participation économique des femmes sera forte.
Pour cela, il est nécessaire d’améliorer les conditions d’accès au marché du travail et au financement.
Booster la transition écologique est nécessaire, mais cela exige un investissement coûteux dans les compétences en
STIM, un soutien dans l’implication des femmes dans l’économie et un climat favorable aux affaires afin d’empêcher
l’exode des compétences. Mais comment peut-on investir davantage dans les compétences en STIM lorsque les finances publiques sont en permanence sous stress et que le retour sur investissement n’est pas assuré tant que le site Tunisie peine à retrouver son attractivité ?
Par Noura Harboub-Labidi
Cette chronique est disponible dans le numéro 906 de L’Économiste Maghrébin, du 6 au 20 novembre 2024, actuellement en vente dans les kiosques