Lors des débats sur la mission du ministère de l’Intérieur, tenus lundi au siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, les députés des deux chambres parlementaires ont évoqué divers enjeux liés à la sécurité intérieure et extérieure.
Ils ont abordé des problématiques telles que la présence des migrants subsahariens, le manque de ressources humaines et matérielles au sein des forces de l’ordre, ainsi que les défis environnementaux, les étalages anarchiques, et la précarité de l’emploi au ministère de l’Intérieur.
Problématique des migrants subsahariens et des camps illégaux
Les députés ont souligné la question de la présence des migrants subsahariens, notamment dans les régions de Sfax. Tarak Mehdi et Ali Béjaoui (CNRD) ont évoqué des camps illégaux, citant la délégation d’El Amra avec 17 camps de migrants subsahariens irréguliers et la délégation de Jbeniana, qui abrite 12 camps. Ces regroupements, ont-ils précisé, représentent un danger pour la sécurité des habitants des régions concernées.
Manque de ressources pour la police et précarité de l’emploi dans le secteur sécuritaire
Un autre point majeur soulevé par les parlementaires a été le manque de ressources matérielles et humaines au sein des postes de police. Plusieurs députés ont estimé que l’augmentation de 2 % du budget du ministère de l’Intérieur est insuffisante pour faire face aux besoins croissants en personnel et en équipement dans les postes de police, particulièrement dans les régions éloignées. Ce manque de ressources compromet la capacité des forces de l’ordre à assurer la sécurité des citoyens, notamment face à des défis tels que la lutte contre le trafic de stupéfiants autour des écoles et lycées.
Les députés ont aussi insisté sur la nécessité de renforcer la sécurité en milieu rural, notamment pour lutter contre les vols de bétail et les vols d’olives, un problème récurrent en période de récolte. Rafik Channoufi (CNRD) a souligné l’importance d’intensifier les patrouilles de sécurité dans ces zones vulnérables.
Précarité des agents du ministère de l’Intérieur et régularisation de leur situation
Un autre sujet préoccupant abordé par les députés concerne la précarité de l’emploi des agents rattachés au ministère de l’Intérieur. De nombreux agents approchent l’âge de la retraite, voire l’ont déjà dépassé dans certains cas. La députée Zina Jaballah a précisé que 3300 agents sont dans cette situation, avec certains ayant atteint l’âge de soixante-dix ans tout en restant employés sous un statut précaire. Les parlementaires ont insisté sur la nécessité de régulariser leur situation.
Problèmes concernant les Omdas et le secteur de la sécurité locale
Les députés ont également évoqué la question des Omdas, ces responsables locaux qui exercent d’importantes fonctions dans les zones rurales. Kamel Farrah a fait savoir que 2086 Omdas attendent toujours la régularisation de leur statut professionnel. La révision de la loi régissant leur profession est devenue urgente pour garantir leur reconnaissance et leur sécurité.
Situation aux postes frontaliers entre la Tunisie et la Libye
Concernant les frontières, les députés Ali Zaghdoud et Fethi Laâmeri ont attiré l’attention sur la situation des postes frontaliers, notamment le passage de Ras Jedir, entre la Tunisie et la Libye. Bien que ce point de passage ait été rouvert, ils ont fait remarquer que l’activité commerciale n’a pas retrouvé son niveau d’avant. Ali Zaghdoud a également dénoncé la situation des commerçants tunisiens de Ben Guerdane, qui se voient refuser l’accès à la Libye sans raisons valables, et a demandé l’intervention du ministère de l’Intérieur pour résoudre cette problématique.
Avec TAP