L’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) estime qu’une refonte est encore plus cruciale. Et ce, maintenant que Donald Trump a été élu président des États-Unis.
L’Union européenne a besoin d’une restructuration économique majeure pour restaurer sa compétitivité. Ainsi avertit l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le 8 novembre 2024. L’ancien président du Conseil des ministres italien avait présenté en septembre dernier un rapport peu encourageant sur l’état de l’économie européenne.
S’adressant à Politico vendredi 15 novembre, M. Draghi a déclaré que même si « certaines des suggestions (de son rapport ndlr) […] étaient déjà urgentes avant, parce que l’économie européenne stagnait; elles sont encore plus urgentes aujourd’hui », alors que Donald Trump a été réélu président des États-Unis.
Selon l’ancien président de la Banque centrale européenne, Bruxelles devrait avant tout se concentrer sur la prévention d’une « fragmentation supplémentaire du Marché unique et des marchés de capitaux ». M. Draghi a déclaré que la situation actuelle empêche les entreprises européennes de se développer pour être compétitives à l’échelle internationale.
Dans une analyse publiée début septembre, M. Draghi a appelé l’UE à investir massivement dans son économie – plus de deux fois plus qu’elle ne l’a fait après la Seconde Guerre mondiale.
« Pour numériser et décarboner l’économie et accroître notre capacité de défense, la part des investissements en Europe devra augmenter d’environ 5 points de pourcentage du PIB », a-t-il écrit, reconnaissant que la tâche était « sans précédent ».
L’économiste italien a fait valoir qu’avec un environnement géopolitique « en constante évolution » et la perspective d’une moindre protection américaine à l’avenir, l’UE doit rapidement injecter d’importantes sommes d’argent dans la défense.
Les perspectives économiques du bloc sont aggravées par le fait qu’il « a brusquement perdu son plus important fournisseur d’énergie, la Russie », à la suite de la guerre contre l’Ukraine en février 2022. « Nous avons atteint le point où, sans action, nous devrons soit compromettre notre bien-être, soit notre environnement ou notre liberté », écrit Draghi dans son rapport.
Il suggère que le bloc émette de nouvelles dettes afin de relever le « défi existentiel » auquel il est actuellement confronté.
Par illeurs, notons qu’au cours de sa campagne électorale, Trump a menacé à plusieurs reprises d’imposer un tarif universel de 10 % sur les biens importés, affirmant que « nos alliés ont profité de nous ».
En 2018, lors de son premier mandat, le républicain avait déjà imposé des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier européen et de 10 % sur celles d’aluminium.
Entre-temps, à la fin du mois d’octobre 2024, le Fonds monétaire international (FMI) a signalé que la productivité était en baisse dans toute l’UE.