La journaliste Khaoula Boukrim a interpellé, dans une lettre ouverte, le président de l’Ordre des avocats de Tunisie, Hatem Mizou, sur son « silence face aux agressions répétées » dont elle est victime de la part de certains avocats. Elle dénonce l’inaction de l’Ordre et appelle à un changement de cap.
Dans sa lettre, Khaoula Boukrim a souligné sa tristesse et son amertume face à l’absence de réaction du président de l’Ordre des avocats malgré les plaintes qu’elle a déposées. Selon elle, ces plaintes, certaines envoyées directement à Mizou, n’ont donné lieu à aucune enquête ni mesures concrètes. « Votre indifférence depuis plus d’un an et demi, malgré les plaintes déposées contre l’un de vos membres, est décourageante et surprenante », a-t-elle écrit, appelant à une prise de responsabilité urgente. Elle a aussi exprimé l’espoir que cette situation soit enfin prise en charge avec le sérieux nécessaire.
L’observatoire de l’Ordre des avocats : un discours sans action ?
Revenant sur les propos de Hatem Mizou en mai 2024, qui avait annoncé la création d’un observatoire au sein de l’Ordre des avocats pour surveiller les atteintes aux droits des citoyens, Khaoula Boukrim a dénoncé « l’inaction qui persiste malgré cette annonce ». « Je suis moi-même victime d’insultes, de diffamation et d’atteinte à ma réputation de la part d’un avocat », a-t-elle révélé dans sa lettre. La journaliste a insisté sur le fait qu’un dossier complet de cette affaire serait bientôt soumis.
Un appel à la responsabilité et à la justice
Khaoula Boukrim a ensuite interpellé Hatem Mizou sur le rôle de l’Ordre dans la régulation de la profession, l’appelant à « contrôler vos affiliés, qui contribuent à enfreindre la loi et à ternir l’image de la profession d’avocat ». Selon elle, certains membres de l’Ordre portent atteinte à la réputation des avocats tunisiens, qui sont traditionnellement vus comme des défenseurs de la liberté d’expression et de la presse.