Triste anniversaire pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) qui fête ses 75 ans d’histoire. Son chef, Philippe Lazzarini, est très amer, pointant du doigt des défis législatifs, opérationnels et sécuritaires.
Lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, tenue mercredi 13 novembre, Philippe Lazzarini est revenu sur les implications des récentes lois adoptées par la Knesset israélienne. Lesquelles visent à démanteler les activités de l’UNRWA dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Gaza et la Cisjordanie, craint-il.
Il précise que « l’intention (du gouvernement israélien, ndlr) est de fragiliser l’agence ». Et que « ces mesures sont motivées par des raisons politiques ».
L’agence fait état de la mort de 243 de ses membres depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023. « Environ 190 bâtiments et installations ont été endommagés ou détruits et les opérations d’aide humanitaire vitales ont été sévèrement restreintes ».
Le patron de l’UNRWA regrette également « une campagne de désinformation intense et agressive, en contactant les capitales des donateurs pour délégitimer l’agence ». Mais il assure qu’en dépit d’un environnement de travail risqué, « l’UNRWA appliquait une politique de « tolérance zéro » à l’égard des violations de la neutralité ». Et ce, y compris à l’égard du Hamas, qui accuse depuis de nombreuses années l’agence de « collusion » avec Israël. Et ce, étant donné les programmes de l’UNRWA sur l’éducation, l’égalité des sexes ou les arts, la culture et le sport.
De son côté, Israël accuse l’UNRWA de collusion avec le Hamas et d’être infiltrée par lui.
Ainsi, le personnel de l’UNRWA est confronté à des obstacles législatifs et financiers, mais aussi à des risques de sécurité accrus, souligne M. Lazzirini. Il ajoute cependant que l’agence onusienne est, dans l’état actuel des choses, irremplaçable. En effet, elle « fournit une éducation à des centaines de milliers de filles et de garçons dans la bande de Gaza depuis des décennies […] Seule l’UNRWA pourrait continuer à fournir les services éducatifs nécessaires une fois qu’un cessez-le-feu sera en place », dit-il.