Ridha Chkoundali, professeur d’économie, est revenu sur le PLF 2025 sur les ondes de Mosaïque fm, ce jeudi 14 novembre 2024.
Il part du constat que certaines mesures du projet de loi de finances 2025, telles que la révision du cadre législatif et l’établissement d’une carte d’investissement régionale, ainsi que l’acquisition de nouveaux équipements pour la production et le transport du phosphate, sont positives.
Toutefois, il souligne que « ce projet demeure essentiellement un document comptable, focalisé sur la réduction du déficit budgétaire, sans proposer de vision économique ou sociale. »
M. Chkoundali met également en garde contre le fait que la plupart des mesures proposées ne favorisent ni l’investissement, ni la création de richesse. Il a critiqué l’augmentation de l’impôt sur les sociétés, qui pourrait pénaliser les entreprises désireuses de se développer, nuisant ainsi à la croissance économique. Il estime encore que ce projet risquerait d’assécher la liquidité du marché au profit du financement des dépenses publiques. Ce qui laissera peu de ressources pour les investissements des entreprises et impactera négativement les taux de croissance.
Par alleurs, il qualifie la prévision de croissance de 3,2 % d’irréaliste et de trop optimiste. Une opinion partagée par des institutions comme le FMI, relève-t-il.
En outre, il note que le chiffre prévu de 21 milliards de dinars en recettes fiscales est peu susceptible d’être atteint. Ce qui obligerait l’État à emprunter davantage, contredisant ainsi l’objectif d’autonomie financière prôné par le président.
En conclusion, il affirme que la politique sociale de l’État serait compromise si les services essentiels tels que l’éducation et la santé ne s’améliorent pas. Ce qui pourrait pousser des professionnels qualifiés à émigrer en raison d’une baisse continue de leur pouvoir d’achat.