Le journal israélien Calcalist indique que l’impact des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Galant, s’étend à l’ensemble de l’économie israélienne. Car ils constituent un réel danger pour la stabilité de l’économie israélienne et sa position sur la scène financière mondiale.
Le journal a indiqué dans un article que ce n’est pas une coïncidence si l’agence de notation de crédit Standard & Poor’s a considéré, en mai 2024, la poursuite judiciaire intentée par la Cour pénale internationale contre Netanyahu parmi les risques menaçant la cote de crédit d’Israël.
Le journal a souligné que la stabilité et la confiance sont des questions essentielles, en particulier pour un pays dont les exportations constituent environ 30 % du produit intérieur brut et dont 80 % des capitaux proviennent de l’étranger. Tout en indiquant que les investisseurs et clients étrangers ont le pouvoir de décider du sort des exportations, des investissements et des coûts de financement de l’économie israélienne.
La plus grande peur
Calcalist a indiqué que la plus grande crainte est que les ordres d’arrestation n’aggravent l’instabilité politique et géopolitique interne. Ce qui se répercuterait sur le système économique, provoquerait une augmentation des rendements obligataires, une baisse de la valeur du shekel et nuirait aux marchés des capitaux.
Il a expliqué dans son rapport que de nombreuses institutions financières internationales, telles que les fonds de pension et les fonds souverains, achètent des obligations gouvernementales et privées israéliennes. Et que la décision de stigmatiser Israël comme ayant commis un « crime de guerre » n’encourage pas les affaires et les investissements.
Le taux de détention par les étrangers d’obligations d’État négociables de l’État d’Israël a diminué depuis le 7 octobre 2023, passant d’environ 15 % à environ 9 % ces derniers mois. Et si la guerre et les troubles internes se poursuivent et que le boycott sous toutes ses formes augmente, on craint que les investisseurs étrangers continuent de réduire leurs avoirs et d’augmenter le rendement des obligations, estime la même source.
Calcalist ajoute que le ratio dette/PIB a déjà atteint 70 %, contre environ 60 % début 2023. Et ce, à un moment où le ministère des Finances a désespérément besoin de financer le déficit et le paiement des intérêts.
Le journal souligne que la guerre contre Gaza et le Liban a ajouté environ 11 milliards de shekels (3 milliards de dollars) aux paiements d’intérêts sur la dette. A un moment où l’économie mondiale est confrontée à des pressions inflationnistes et à des taux d’intérêt élevés.
Le rapport Calcalist considère que le plus grand défi auquel Israël est actuellement confronté est de restaurer la confiance internationale. D’ailleurs, il constate que « la perte de confiance des investisseurs pourrait nécessiter de nombreuses années à reconstruire. Et avec l’escalade des appels au boycott international contre Israël, le problème économique de la situation devient plus fragile ».