Face aux débats animés et suscités par le projet de loi de finances 2025 (PLF 2025), l’Observatoire Tunisien de l’Économie organise ce 25 novembre une rencontre débat pour exposer sa vision d’une réforme fiscale plus équitable et croiser les idées avec divers acteurs. Ce projet de loi, déposé au Parlement en octobre dernier, propose des mesures inédites visant à accroître la progressivité fiscale et à redistribuer plus équitablement le fardeau fiscal.
Le projet de loi introduit des changements majeurs, notamment une refonte du barème de l’impôt sur le revenu pour alléger la charge des plus modestes, avec un taux minimal fixé à 15 %, et une hausse des taux pour les tranches supérieures. Du côté des entreprises, le texte propose une fiscalité progressive selon le chiffre d’affaires, abandonnant le taux général de 15 %. Les secteurs financiers, comme les banques et les assurances, verront leurs taux atteindre jusqu’à 40 %.
Ces propositions visent à corriger les déséquilibres fiscaux persistants. Actuellement, l’impôt sur le revenu et la TVA représentent plus de la moitié des recettes fiscales. Tandis que l’impôt sur les sociétés ne contribue qu’à 13 %. Une situation jugée injuste par l’Observatoire, qui milite pour une fiscalité où les entreprises et les individus les plus fortunés participent davantage.
PLF 2025, un enjeu de justice fiscale
L’Observatoire Tunisien de l’Économie estime que ces réformes, bien qu’inscrites dans une dynamique de justice fiscale, restent timides. Selon lui, elles risquent de ne pas aller assez loin pour redistribuer les richesses et réduire les inégalités. L’événement organisé aujourd’hui vise à analyser ces propositions, confronter les points de vue et proposer des pistes pour rendre le système fiscal plus progressif et efficace.
Des résistances dans le débat public
Cependant, les réformes proposées rencontrent une forte opposition dans le débat politique et public. Certains critiquent une augmentation de la pression fiscale jugée défavorable à l’investissement et à la compétitivité des entreprises. Le gouvernement, pour sa part, peine à convaincre des bénéfices sociaux attendus et de l’impact positif sur la justice fiscale.
L’événement de l’Observatoire se veut ainsi un espace de réflexion pour évaluer les effets potentiels de cette réforme et explorer des solutions permettant d’allier équité fiscale et efficacité économique.