La deuxième édition de l’African ESG Summer, un événement phare dédié à l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les stratégies économiques, a été lancée, mardi 26 novembre 2024 à Tunis, par Ouael Chouchene, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.
Dans son allocution, M. Chouchene a salué l’organisation de cette rencontre et réaffirmé l’engagement de la Tunisie à faire des principes ESG un levier clé de son développement.
Ouael Chouchene a souligné que l’ESG n’est plus un concept abstrait, mais un pilier essentiel d’un modèle de croissance durable, conciliant inclusion sociale, respect de l’environnement et performance économique. « L’ESG est désormais au cœur des décisions des investisseurs et des financiers, autant que les critères de rentabilité et de viabilité économique », a-t-il déclaré. Ce cadre répond, estime-t-il, à deux défis mondiaux majeurs : le changement climatique et les inégalités sociales croissantes.
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L’événement a également permis de mettre en lumière les opportunités que représente l’intégration des critères ESG pour les entreprises tunisiennes. « L’ESG offre des avantages financiers à l’international, crée des emplois durables et renforce la transparence et la résilience économique », a-t-il précisé.
Focus sur la transition énergétique en Tunisie
Le secrétaire d’État a présenté les grandes lignes de la stratégie énergétique de la Tunisie à l’horizon 2035, qui ambitionne une transition énergétique équitable et répondant à des impératifs climatiques, économiques et sociaux.
Parmi les objectifs fixés :
- 35 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2030, avec une montée à 50 % en 2035 et l’objectif du zéro émission nette en 2050.
- Une réduction annuelle de 3,6 % de la demande énergétique, notamment grâce à l’électrification des usages industriels et domestiques.
- Une électrification accrue des transports, visant un taux de 30 % contre 25 % actuellement.
Réformes pour encourager l’autoconsommation et la décarbonation
M. Chouchene a insisté sur l’importance des réformes adoptées pour faciliter l’autoconsommation d’électricité verte par les entreprises tunisiennes. Depuis 2015, plusieurs évolutions législatives ont permis de simplifier les procédures. Parmi les avancées récentes :
- Une réduction des démarches administratives pour les installations de moins de 1 MW.
- La publication de nouveaux contrats types pour le transport et la vente des surplus d’électricité verte.
- Une utilisation facilitée des terres agricoles pour la production d’énergies renouvelables.
La création en cours d’un régulateur indépendant et l’élaboration d’un Code des énergies renouvelables visent à rassembler l’ensemble des cadres existants dans un document unique, simplifiant les démarches pour les investisseurs locaux et étrangers.
Vers l’exportation de l’énergie renouvelable
L’une des ambitions phares est de transformer la Tunisie, actuellement en déficit énergétique (58 %), en un exportateur net d’énergie. À cet égard, le projet ELMED d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie constitue une avancée stratégique pour faciliter les échanges avec l’Europe. En outre, le développement de l’hydrogène vert est désormais une priorité, avec la mise en place prochaine d’un cadre légal pour sa production, son utilisation et son exportation.
Un engagement collectif pour un avenir durable
Ouael Chouchene a conclu son allocution en félicitant les organisateurs de l’African ESG Summer et en soulignant l’importance d’une action collective pour réussir la transition énergétique et intégrer pleinement les critères ESG dans le tissu économique tunisien. « Ce rendez-vous s’inscrit parfaitement dans la vision stratégique de l’État et dans notre quête de solutions innovantes pour un développement durable », a-t-il affirmé.