Selon plusieurs sources, essentiellement les marchands, l’accès au “Marché de gros“ pour acheter des fruits et légumes passe désormais par l’obligation d’être patenté, et ce à compter du 1er décembre 2024. Un nouveau tour de vis qui vise à apporter un peu d’organisation à une chaîne de valeur où le cash est roi.
L’impact d’une telle démarche n’est pas nécessairement positif pour le consommateur final, et donc pour les autorités publiques. C’est une décision qui a un fondement, mais qui est aussi à double tranchant.
Volonté de contrôle
L’idée derrière cette mesure est simple : face à une offre tendue dans plusieurs produits sensibles, il faut que la distribution soit réservée à ceux qui ont une situation régularisée vis-à-vis de l’Etat. C’est un moyen pour contrôler les circuits d’acheminement des produits agricoles vers les ménages.
Les pratiques de certains vendeurs de détails ont accéléré cette décision. Pour obtenir le maximum de quantité de marchandises, les marchands se font accompagnés par des amis ou des membres de famille pour augmenter les quantités achetées. Ils améliorent ainsi leur attractivité et peuvent profiter de la rareté pour augmenter les prix.
Les pratiques de certains vendeurs de détails ont accéléré cette décision. Pour obtenir le maximum de quantité de marchandises, les marchands se font accompagnés par des amis ou des membres de famille pour augmenter les quantités achetées.
Cela a largement contribué à ancrer la crise des pommes de terre à titre d’exemple. Certes, l’offre est déjà insuffisante, mais ces pratiques ont accéléré l’asséchement de l’offre. En interdisant ces intrus d’accéder au Marché de gros, il n’y aura que des professionnels qui achètent uniquement les quantités dont ils ont réellement besoin.
Vers plus d’inflation ?
D’un autre côté, et comme le Tunisien avale difficile la pilule fiscale, le circuit de distribution, déjà entaché par la présence d’intermédiaires parasites, va encore se rallonger. La majorité absolue des commerçants va préférer rester à l’écart et perdre son accès au marché. Ils s’approvisionneraient auprès des marchands dont la situation fiscale et qui peuvent acheter des légumes et des fruits légalement. Ces derniers pourraient se transformer en une sorte de petites centrales d’achat pour les marchands de petite taille.
Cela signifie l’application d’une marge additionnelle qui sera supportée par le consommateur. Au final, c’est un coup de pouce à l’inflation, surtout dans les zones géographiquement lointaines. D’autres producteurs seraient encouragés à ne plus passer par le Marché de gros pour liquider leurs produits. Ils peuvent vendre de gré à gré et un autre circuit de distribution parallèle verrait le jour.
Cela signifie l’application d’une marge additionnelle qui sera supportée par le consommateur. Au final, c’est un coup de pouce à l’inflation, surtout dans les zones géographiquement lointaines.
Cette mesure doit donc être accompagnée par une large opération de contrôle sur tout le territoire national auprès des marchands, quelque chose d’impossible à réaliser. L’impact doit être analysé avec attention, même si nous pouvons trancher dès maintenant en faveur de l’augmentation mécanique des prix.