Le Dr Aram Belhadj, économiste, a réagi à la décision de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de maintenir son taux directeur à 8%. Selon lui, cette décision envoie un message clair aux autorités tunisiennes, en particulier au gouvernement. Dans un post publié le jeudi 28 novembre 2024, il a expliqué que cette politique monétaire met en évidence l’importance de lutter contre l’inflation, au détriment d’autres priorités économiques telles que la croissance ou l’emploi.
La BCT a choisi de ne pas modifier son taux, malgré les pressions sur l’économie. « Les risques inflationnistes demeurent élevés, et la Banque centrale refuse de baisser son taux directeur à tout prix », a déclaré Aram Belhadj. Selon lui, la lutte contre l’inflation reste l’objectif principal de la BCT, et les questions liées à l’investissement ou au chômage ne font pas partie de ses priorités ni de ses compétences.
Une invitation à l’action pour le gouvernement
L’économiste a mis en garde : « Les parties prenantes, notamment le gouvernement, doivent prendre leurs responsabilités et engager les réformes nécessaires ». Selon lui, c’est à l’exécutif d’agir pour améliorer la situation économique, et non à la BCT, dont le rôle est strictement lié à la stabilité monétaire.
Contexte politique : un amendement controversé
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu. En effet, un groupe de 27 élus a proposé un amendement de la loi régissant la BCT, visant à remettre en cause son indépendance. Ce projet, qui prévoit de conférer à la BCT de nouveaux rôles tout en réduisant son autonomie, a suscité de vives discussions et alimenté les débats sur la gouvernance économique du pays.
Ainsi, alors que la Banque centrale maintient une position ferme face aux risques inflationnistes, la question de l’indépendance de l’institution et des réformes économiques reste au cœur des préoccupations politiques et économiques de la Tunisie.