Le ministre français de l’Economie, Antoine Armand, s’est déclaré, le 28 novembre 2024, prêt à faire des « concessions » dans le projet de budget. Et ce, afin d’éviter la « tempête » économique et fiscale qui serait provoquée, estime-t-il, en cas de chute du gouvernement.
« Quelles que soient nos différences de valeurs, nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation extrêmement grave pour le pays. Le Premier ministre (Michel Barnier) a parlé de tempête. Il n’a pas choisi ce mot par hasard. C’est un mot qui a des connotations économiques et fiscales. Et évidemment nous sommes prêts à faire des concessions pour éviter cette tempête », a déclaré Antoine Armand sur les réseaux BFMTV et RMC.
Le ministre français a notamment évoqué la taxe sur l’électricité, dont l’augmentation prévue a été qualifiée d' »inacceptable » par le parti d’extrême droite, le Rassemblement national (RN). Lequel compte le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale.
En effet, le gouvernement du conservateur Michel Barnier, formé le 21 septembre après des semaines de crise politique suite aux élections législatives anticipées convoquées par le président français Emmanuel Macron, est particulièrement fragile.
A cet égard, notons que le projet de budget a été rejeté par l’Assemblée nationale et est actuellement examiné par le Sénat.
De son côté, M. Barnier a menacé d’invoquer l’article 49.3 de la Constitution, qui permet la ratification d’un projet de loi sans vote au Parlement. Une démarche agressive qui provoquera certainement une réaction violente.
Ainsi, les partis de gauche et d’extrême droite pourraient provoquer la chute du gouvernement en soutenant conjointement une motion de censure.
« Ce que je dis aux partis politiques qui n’ont rien en commun […] c’est qu’il ne faut pas jeter le pays dans des eaux inexplorées d’un point de vue fiscal et économique. Et ce, simplement parce que nous ne sommes pas d’accord avec une politique ». C’est ce qu’a souligné Antoine Armand, un jour avant la décision de S&P sur la dette française.
Enfin, soulignons que la France a une dette budgétaire particulièrement élevée. Dans ce contexte, le gouvernement Barnier promet des réductions des dépenses publiques et des augmentations d’impôts d’un montant de 60 milliards d’euros dans le but de la limiter.