La Fondation Konrad Adenauer, en coopération avec le Centre des jeunes dirigeants (CJD), l’Association tunisienne des ressources humaines ainsi que l’Institut One to One, a mené une étude portant sur les petites et moyennes entreprises (PME) en Tunisie.
Les axes abordés dans le cadre de ladite étude sont principalement l’employabilité et l’accès aux financements. A cet effet, le CEO de One to One for Research and Polling, Youssef Medded a accordé une interview à radio privée Express FM, jeudi 5 décembre 2024, afin d’en faire un tour de table.
Meddeb indique que cette étude : ”Perception du climat des affaires par les PME en Tunisie”, a porté sur un échantillon de 1 000 PME, sur un total de 20 000 existantes sur tout le territoire. Ces entreprises emploient entre 6 à 199 salariés permanents et ont été questionnées au cours des mois de septembre et octobre 2024.
Youssef Medded a précisé en prélude que selon les résultats de ladite étude, 44 % des PME interviewées sont établies dans le Grand Tunis contre 18 % qui sont implantées au Sahel, 14 % à Sfax, 13 % au nord-est, et seulement 5 % sont situées au nord, au centre-ouest et au sud. Des chiffres qui traduisent une franche disparité régionale.
Le financement bancaire : le talon d’Achille des PME !
Répondant à la question « les PME ont-elles investi en 2023 ? », Youssef Meddeb a indiqué que 30 % d’entre elles ont engagé des investissements dans la digitalisation, 24 % dans le parc automobile et 23 % seulement dans tout ce qui concerne l’infrastructure.
Le CEO de One To One explique, à la lumière de ces chiffres qu’il juge timides, qu’en 2025, les intentions d’investissement sont bien plus importantes. En effet, 57 % des entreprises ont fait part de leur intention d’investir l’année prochaine.
Par ailleurs, dans le registre de financement, Youssef Medded a indiqué que seulement 28 % des PME ont sollicité un financement auprès des banques. 42 % de ces entreprises ont réussi à obtenir la totalité du fonds requis, 20 % n’ont réussi à obtenir qu’un financement partiel, alors que 38 % ont vu leur demande rejetée.
Sur le plan du leasing, 18 % des entreprises ont effectué une demande dont les ¾ ont réussi à l’obtenir.
Toujours à propos du financement, et particulièrement sur la question de la garantie réelle, pas moins des ⅔ des PME interrogées ont exprimé leur souhait de voir cette garantie baissée car jugeant sa valeur comme injuste envers les entrepreneurs.
Les entreprises industrielles, championnes de l’employabilité
Dans le chapitre de l’employabilité, une frange considérable de 35 % des PME emploient entre 6 et 9 salariés. 29 % des entreprises déclinent un nombre de salariés situé entre 10 et 19 salariés. Celles qui emploient le plus grand nombre de personnes, à savoir entre 20 et 49, sont de l’ordre de 19 %. Et Youssef Meddeb de préciser que 68 % des PME interrogées emploient moins de 20 salariés.
Un constat ressort des résultats de l’étude : les entreprises ayant le plus grand taux d’employabilité sont les entreprises industrielles avec 81 % employant plus d’une centaine de salariés. La raison est évidente : les industries requièrent un nombre considérable de main-d’œuvre.
Quant à la question de savoir si les entreprises rencontrent des difficultés pour trouver les bons profils en matière de ressources humaines, une entreprise sur deux confirme cette configuration. Et quand bien même elles réussissent à trouver le bon profil, il leur est difficile de pouvoir l’embaucher : salaire jugé bas, conditions de travail inappropriées, etc. Youssef Medded a souligné à ce titre que les entreprises qui rencontrent le plus de difficultés à dénicher les bons profils sont celles du secteur des services, suivi par l’industrie et le commerce.
Et puis un chiffre alarmant qui interpelle : 71 % des PME interrogées avouent ne pas avoir les bons filons en vue de fidéliser leurs employés.