La France est plongée dans la crise politique et l’incertitude économique après le vote de la motion de censure du gouvernement du Premier ministre de droite, Michel Barnier, présentée par le Nouveau Front populaire et soutenue par l’extrême droite de Marine Le Pen.
Au total, 331 députés de l’Assemblée nationale française ont voté mercredi 4 décembre 2024 en faveur de la motion de censure, montrant avec insistance à Barnier la « porte de sortie » après seulement trois mois à Matignon.
Dans le même temps, le renversement du gouvernement Barnier place le président Emmanuel Macron face à la pire crise politique de ses deux mandats présidentiels. D’une part, parce qu’il entretient l’incertitude sur le budget 2025, au moment où la deuxième économie de la zone euro est appelée à faire face à son déficit public croissant et, d’autre part, parce que le président français est appelé à résoudre l’énigme difficile liée à la nouvelle personne qui prendra la relève en tant que Premier ministre.
Le président français, dont le second mandat s’achève au printemps 2027, bien qu’il ne soit pas tenu de démissionner – une option qu’il avait déjà exclue avant le vote – fait également face à des voix croissantes en faveur de sa démission, tant à gauche qu’à l’extrême droite.
Il est caractéristique qu’immédiatement après le limogeage du gouvernement Barnier, le parti de la gauche radicale « La France insoumise » (LFI) ait exigé la démission de Macron. Concrètement, la cheffe du groupe parlementaire LFI, Mathilde Panot, a demandé « la démission d’Emmanuel Macron », réclamant « des élections présidentielles anticipées ». Idem pour le coprésident du parti, Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé au départ du président français de l’Elysée, estimant que ‘ »cela ne durera pas trois ans’* même avec la nomination d’un Barnier tous les trois mois.
Quant à Marine Le Pen, elle s’est montrée plus sobre – elle avait également déposé une motion de censure contre le gouvernement Barnier mais n’a même pas été soumise au vote car la proposition du Nouveau Front populaire a été votée favorablement – qui a déclaré après l’achèvement de la procédure, qu’elle ne demandera pas la démission du chef de l’Etat Mais a ajouté que la pression sur le président allait augmenter.
« Il viendra un moment où, si nous ne respectons pas la voix des électeurs et si nous ne respectons pas les forces politiques et les élections, alors la pression sur le président sera de toute évidence de plus en plus forte », a-t-elle déclaré dans une interview à la télévision française TF1.
Il convient de noter que le vote de censure de mercredi 4 décembre 2024 contre le gouvernement Barnier était le premier succès depuis la défaite du gouvernement de Georges Pompidou en 1962, lorsque Charles de Gaulle était président. Cela a également fait du gouvernement Barnier le gouvernement le plus éphémère de la Cinquième République française, qui a débuté en 1958.