Lors de l’événement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française le 5 décembre 2024, sur le thème « Décarbonation et transition durable : enjeux et perspectives », Ouael Chouchène, secrétaire d’État chargé de la Transition énergétique, a présenté la vision stratégique de la Tunisie face aux défis climatiques et énergétiques.
Un contexte d’urgence climatique
Ouael Chouchène a souligné que l’urgence climatique, amplifiée par des crises géopolitiques, impose une transformation radicale des modes de production et de consommation d’énergie. Citant des rapports scientifiques récents, il a rappelé que le réchauffement climatique progresse plus rapidement que prévu, avec des projections alarmantes pour 2024, en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Une stratégie nationale ambitieuse
Pour répondre à ces défis, la Tunisie s’est engagée à réduire de 45 % l’intensité carbone de son économie d’ici 2030 par rapport à 2010, avec un objectif de neutralité carbone d’ici 2050. La stratégie énergétique tunisienne à l’horizon 2035 repose sur quatre piliers :
- Renforcer l’efficacité énergétique pour maîtriser la demande, avec un objectif de réduction de 3,6 % par an d’ici 2030.
- Déployer massivement les énergies renouvelables, visant 35 % du mix énergétique en 2030 et 50 % en 2035.
- Électrifier progressivement les usages énergétiques, en utilisant les énergies renouvelables comme base.
- Adopter des technologies innovantes, telles que l’hydrogène vert, pour diversifier et décarboner le mix énergétique.
Une opportunité économique et sociale
Au-delà des bénéfices environnementaux, M. Chouchène a insisté sur les opportunités qu’offre la décarbonation : amélioration de la compétitivité des entreprises, création d’emplois verts, renforcement de la sécurité énergétique et transition juste et inclusive. Il a également évoqué les perspectives de financement climatique, portées par les accords internationaux tels que ceux de la COP 29, qui visent à tripler les financements pour les pays en développement, atteignant 300 milliards de dollars par an d’ici 2035.
Une mobilisation collective essentielle
Enfin, il a insisté sur l’importance d’une action collective et coordonnée impliquant le gouvernement, les acteurs économiques et la société civile. Il a conclu en saluant l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française pour cette rencontre, essentielle pour promouvoir des solutions durables.