Le ministère de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche met en place une stratégie de gestion de l’eau à l’horizon 2050 pour faire face aux changements climatiques et à la rareté des précipitations. Selon Abdelhamid Manja, directeur général de l’ingénierie rurale et de l’exploitation des ressources en eau, cette stratégie inclut des mesures pour garantir un approvisionnement durable en eau potable et soutenir l’agriculture durable.
Dans une déclaration à Mosaïque FM Face à la baisse des précipitations, la transformation de l’eau de mer en eau douce par le dessalement devient une priorité. Le gouvernement prévoit de renforcer cette approche pour assurer une fourniture continue en eau potable. Cette stratégie vise à répondre à la demande croissante tout en maintenant un équilibre entre demande et disponibilité pour éviter des coûts excessifs pour la collectivité nationale.
Réutilisation des eaux usées traitées pour une agriculture durable
Une autre solution clé réside dans la réutilisation des eaux usées traitées. Actuellement, environ 300 millions de mètres cubes d’eaux usées sont traitées chaque jour, mais seulement 20 % de ces volumes sont réutilisés. Le ministère vise à augmenter ce taux à 80 % d’ici 2050. Ces eaux seraient utilisées pour soutenir l’agriculture et la sécurité alimentaire, notamment pour la culture de fourrages, céréales et arbres fruitiers.
Encourager le recyclage de l’eau dans l’industrie
Le ministère incite également les industries à adopter des pratiques de recyclage de l’eau au sein même de leurs unités de production. Ce procédé pourrait permettre de réaliser jusqu’à 80 % d’économies d’eau, un geste essentiel pour la préservation des ressources hydriques.
Projets d’irrigation et de dessalement pour soutenir l’agriculture
Dans le cadre du plan quinquennal 2026-2030, le ministère prévoit de couvrir 11 500 hectares dans le sud de Mellian, ainsi que dans les zones de Zriba (Zaghouan), grâce à l’utilisation des eaux usées traitées. Par ailleurs, 17 000 hectares dans la région de Tunis bénéficieront également de cette stratégie, en utilisant des installations comme les stations de l’Est, Chotrana 1 et 2, et Hassiane. En parallèle, le dessalement des eaux souterraines sera également mis en œuvre, en particulier dans les zones oléicoles du Sahel et de Sfax, pour protéger les plantations d’oliviers.
Impact des changements climatiques sur les réserves en eau
Les changements climatiques ont des effets notables sur les réserves en eau. Les étiages des barrages sont de plus en plus faibles, avec une capacité de stockage ne dépassant que 32,5 % de la normale, soit environ 111 millions de mètres cubes jusqu’à ce jour, contre une moyenne annuelle de 330 millions de mètres cubes. Cette situation souligne la nécessité de repenser les pratiques agricoles en fonction des nouvelles conditions climatiques.
Adaptation des cultures aux nouvelles conditions climatiques
Face à la variabilité des périodes de précipitations, le ministère appelle à l’adaptation des cultures agricoles. Il devient impératif de diversifier les cultures et de privilégier celles mieux adaptées aux nouveaux régimes climatiques et à la sécheresse prolongée.