Le CEPEX (Centre de promotion des exportations) joue un rôle crucial dans la dynamique des exportations tunisiennes, marquant une étape significative dans la relance économique du pays. Fort de plus de 40 ans d’expérience, il s’engage à promouvoir les produits tunisiens sur les marchés internationaux, en diversifiant les secteurs et en renforçant les échanges commerciaux. Pour les premiers mois de 2024, la Tunisie a enregistré une augmentation des exportations de 3,3%, atteignant 26 750 millions de dinars. Cette croissance est principalement due au secteur des industries agro-alimentaires, qui a connu un bond de 53,1%, notamment grâce à l’exportation d’huile d’olive. Rencontré dans le cadre de la cérémonie de clôture du projet PEMA (Promotion des activités d’exportation vers de nouveaux marchés de l’Afrique subsaharienne), le 29 novembre, au siège du CEPEX, Mourad Ben Hassine, PDG du CEPEX, nous a accordé une interview dressant un état des lieux des exportations tunisiennes et des perspectives pour l’année 2025.
Quel est le bilan des exportations tunisiennes ?
Le bilan des exportations tunisiennes pour les dix premiers mois de l’année 2024 est très positif, avec une augmentation de 2,1% du volume des exportations. En effet, environ soixante pays ont enregistré une évolution des exportations tunisiennes. Les résultats montrent que la Tunisie est sur la bonne voie pour améliorer ses performances par rapport à 2023, avec des secteurs particulièrement performants comme les industries mécaniques et électriques ainsi que l’agroalimentaire, notamment grâce à l’exportation d’huile d’olive et de dattes. Les prémices de la campagne d’huile d’olive et de dattes sont prometteuses, ce qui laisse présager une continuité dans ces bonnes performances.
Quelles sont les perspectives pour l’année 2025 ?
Pour l’avenir, il est prévu de diversifier davantage les marchés et d’explorer de nouvelles niches pour augmenter les exportations. Par exemple, des efforts seront entrepris pour relancer le secteur du textile et de l’habillement, qui a connu un ralentissement. Un travail approfondi est en cours à différents niveaux : micro (avec les entreprises), méso (avec les institutions d’appui) et macro (avec les politiques au niveau du ministère du Commerce).
A titre d’exemple ?
En ce qui concerne l’huile d’olive, un programme ciblé sera mis en place pour promouvoir son exportation. D’ici la fin de l’année, des réunions seront organisées avec tous les acteurs concernés pour élaborer un programme dédié. Des missions itinérantes vers des marchés comme ceux des pays nordiques (Suède, Finlande, Norvège) et d’autres régions comme l’Amérique latine et l’Asie sont également prévues. Il y aura une conférence de presse pour annoncer plus de détails sur le programme du CEPEX pour 2025.
Face à un basculement géopolitique, quelle est notre boussole quand on observe un excédent avec l’Europe et un déficit par rapport aux BRICS ?
En ce qui concerne la structure des échanges commerciaux, la Tunisie maintient des relations solides avec l’Union européenne, qui représente plus de 70% de ses exportations. Cependant, des efforts sont déployés pour diversifier ces échanges vers des marchés émergents tels que ceux des BRICS.
Le mot de la fin.
Je dirais, une performance des exportations en 2025 encore meilleure qu’en 2024, pour maintenir la tendance.
Cette interview est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 908 du 4 au 18 décembre 2024