Le 27 novembre, une coalition de rebelles, menée par le groupe armé islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), a lancé une offensive à partir de son fief d’Idleb (nord-ouest), s’emparant de dizaines de localités et des villes stratégiques d’Alep (nord) et de Hama (centre), avant de gagner la capitale, Damas. Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par ces islamistes, qui ont proclamé « le début d’une nouvelle ère pour la Syrie, après cinquante ans d’oppression ».
Des scènes de liesse ont accueilli la chute d’zl-Assad à travers le pays, alors que le chef des rebelles islamistes, Ahmed Al-Charaa, a fait son entrée dans la capitale.
La Russie a accueilli Bachar al-Assad. Mais elle n’a guère pu ou voulu assurer le maintien de son régime.
Dans ce pays multiconfessionnel, vivent des sunnites, des chiites et des chrétiens. Mais cette coexistence semble désormais menacée, remise en cause. La Syrie porte désormais les germes de ces destins tragiques : forces islamistes, kurdes et pro-turques se disputent l’héritage d’Assad. Tandis que les puissances régionales – Iran, Turquie, pays du Golfe – attisent les braises du conflit.
La nouvelle donne annonce donc une reconfiguration du Moyen-Orient. Face à l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Irak et le Yémen, se dresse désormais un élément perturbateur, qui pourrait constituer un mauvais exemple. Les pays du Maghreb vivent ce risque, particulièrement la Libye, vu l’alliance des ottomans avec les djihadistes.