Le vice-président de la Banque mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Ousmane Dione, est en visite en Tunisie pour la seconde fois depuis sa nomination à ce poste.
Ce vendredi 13 décembre, il a été reçu dans l’émission Expresso sur Express FM. Il a saisi cette occasion pour évoquer les relations entre la BM et la Tunisie. « Ce partenariat est fort, solide et sain, dit M. Dione, et il s’inscrit dans une dynamique de résultats et de consultation continue, sur la base des priorités du gouvernement tunisien, pour pouvoir l’accompagner dans son agenda de développement », a-t-il déclaré.
Ensuite, l’invité de l’émission est revenu ses « entretiens fructueux » avec le président de la République, Kaïs Saïed, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, et d’autres membres du gouvernement.
Entretiens entre M. Dione et les autorités tunisiennes
Les échanges que le vice-président de la BM a eus avec les responsables étaient basés sur la vision de la Tunisie et sur la manière dont la Banque mondiale pourrait accompagner le pays dans sa dynamique de développement, notamment le « contrat social » et les moyens de soutenir la Tunisie dans ses priorités de développement.
Et M. Dione de souligner : « Ce contrat social est l’engagement basé sur les priorités définies par le gouvernement, et ces engagements touchent des secteurs comme la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et l’assainissement, la sécurité alimentaire, ainsi que la modernisation numérique. Ce programme inclut des réformes pour attirer davantage d’investissements, créer des emplois de qualité et soutenir les PME. Il comprend également la modernisation des infrastructures, comme la mobilité urbaine et les ports, dans une approche intégrée visant à renforcer la justice sociale, afin que tous les Tunisiens bénéficient des fruits de la croissance ».
Le programme comprend également la modernisation des infrastructures, comme la mobilité urbaine et les ports, dans une approche intégrée visant à renforcer la justice sociale, afin que tous les Tunisiens bénéficient des fruits de la croissance ».
Les secteurs clés du partenariat
Concernant la coopération entre la Tunisie et la BM, Ousmane Dione précise : « Nous travaillons sur des secteurs clés, comme la transition énergétique et les énergies renouvelables, avec des projets comme ElMed. Nous avons aussi des programmes dans l’éducation, notamment pour améliorer les universités et assurer la formation continue de la jeunesse tunisienne. Le secteur de l’eau est également crucial, car la Tunisie fait face à un stress hydrique important. Assurer une sécurité hydrique est essentiel pour l’agriculture, l’alimentation en eau potable et l’assainissement. Ce secteur est lié à la sécurité énergétique, et une meilleure gestion de l’eau et de l’énergie peut attirer des investissements et des transferts de technologie, comme le dessalement de l’eau et les énergies renouvelables. Cela contribuera à la création des industries du futur en Tunisie, permettant ainsi à l’économie de se redynamiser et de s’exporter ».
Assurer une sécurité hydrique est essentiel pour l’agriculture, l’alimentation en eau potable et l’assainissement. Ce secteur est lié à la sécurité énergétique, et une meilleure gestion de l’eau et de l’énergie peut attirer des investissements et des transferts de technologie, comme le dessalement de l’eau et les énergies renouvelables.
Cependant, Ousmane Dione estime nécessaire une réforme de l’administration tunisienne : « Nous travaillons avec le gouvernement pour l’aider à moderniser et digitaliser l’administration, ce qui réduira les coûts de transaction, améliorera la gouvernance et permettra une plus grande efficacité dans certains secteurs ».
Défis
En outre, Ousmane Dione a abordé les défis qui pourraient servir de moteurs à la croissance tunisienne, notamment les énergies renouvelables où le potentiel de la Tunisie dans ce domaine est énorme, dit-il. Toujours selon lui, la Tunisie est capable de « bâtir toute une industrie basée sur ce secteur, l’utiliser pour la croissance et l’exporter, tout en veillant à favoriser le transfert de technologies ».
Dans cette optique, il souligne que la position géographique de la Tunisie, son savoir-faire et ses compétences constituent une opportunité de créer des industries comme celle des panneaux photovoltaïques, un secteur qui n’existe pas encore sur le continent africain.
Les opportunités dans le domaine numérique et digital ne manquent pas non plus, selon lui, et devraient être appuyées par « une vision claire, forte et soutenue », afin de générer des milliers d’emplois et relancer la croissance économique.
Le secteur agricole lui aussi possède un certain nombre d’atouts, notamment dans l’arboriculture (oliviers et dattiers), et ce, d’autant plus que la Tunisie est l’un des principaux exportateurs d’huile d’olive au monde.
Un autre atout nommé urbanisme
Ousmane Dione considère également a que l’urbanisation est un moteur potentiel de la croissance, d’où l’importance d’investir dans la mobilité urbaine, afin de donner à la Tunisie l’image d’un pays doté d’un transport public fiable, sûr et propre, dit-il.
Le Singapour de l’Afrique
« La Tunisie a cette opportunité d’être un Singapour africain, non seulement en termes de technologie de pointe, de logistique, mais aussi grâce à des gens très bien formés et très bien équipés. C’est dans ce contexte que nous travaillons et accompagnons la Tunisie », a-t-il affirmé.
Partenariat Tunisie-BM pour les cinq prochaines années
Ousmane Dione a affirmé que la Banque mondiale prévoit un partenariat avec la Tunisie pour les cinq prochaines années, avec un financement annuel de 600 millions de dollars pour soutenir des secteurs comme l’éducation, la santé, le digital et l’eau, et ce dans le cadre du partenariat-pays. « Nous soutenons également l’amélioration de l’environnement des affaires, un facteur clé pour attirer les investissements ».