L’Algérie, la Tunisie et la Libye ont ratifié une convention visant à établir un mécanisme de concertation pour la gestion des eaux souterraines partagées dans le Sahara septentrional, un premier pas vers une coopération trilatérale renforcée. Ce mécanisme a pour objectif de garantir une gestion équitable et durable de l’un des plus grands aquifères fossiles au monde, qui s’étend sous le désert du Sahara et couvre une superficie de plus d’un million de kilomètres carrés répartis entre ces trois pays.
Selon le site algérien ElMoudjahid, le réservoir d’eau douce concerné, principalement situé en Algérie (67% de la nappe), se déverse dans le golfe de Gabès, avec un flux allant de l’Algérie vers la Tunisie et la Libye. L’initiative vise à établir une coordination régionale pour gérer cette ressource vitale de manière durable. Le mécanisme couvre les aquifères « Continental intercalaire » et « Complexe terminal », essentiels pour la région.
Les objectifs du mécanisme de concertation
L’objectif principal du mécanisme est d’assurer une gestion commune de ces ressources en eau. La coopération tripartite permettra d’intensifier les échanges d’informations et de promouvoir des recherches conjointes pour mieux comprendre les enjeux liés à la qualité et à la quantité de l’eau. Cela inclut la mise en place de systèmes de surveillance efficaces pour protéger les nappes phréatiques et leurs zones de recharge contre la pollution et d’autres menaces potentielles.
Un défi majeur pour la coopération
Dans une déclaration au site algérien ElMoudjahid, le Dr Nadjib Drioueche, chercheur en science et génie de l’environnement, a souligné l’importance de cette convention dans la gestion de cette ressource hydrique stratégique. Selon lui, cette nappe souterraine, partagée par les trois pays, représente un défi majeur. « Le mécanisme de concertation vise à garantir une gestion équitable de ces aquifères qui couvrent plus d’un million de kilomètres carrés. Avec 67% de la nappe en Algérie, ce réservoir d’eau douce se déverse dans le golfe de Gabès, et son flux suit un parcours de l’Algérie vers la Tunisie et la Libye », a expliqué Drioueche. Il insiste sur l’importance d’une coopération régionale approfondie pour assurer la durabilité de cette ressource et protéger les zones de recharge contre toute forme de menace ou de pollution.
Renforcement de la coopération et de la stabilité régionale
L’accord marque une forte volonté politique des trois pays de renforcer leur coopération et d’ouvrir la voie à de nouvelles opportunités de partenariats gagnant-gagnant. Cette coopération est vue comme un levier important pour la stabilité régionale, la sécurité alimentaire et hydrique, et le développement économique des trois nations.
Prochain sommet trilatéral et perspectives d’avenir
Un second sommet tripartite se tiendra prochainement à Tripoli, avec l’objectif d’approfondir cette coopération, d’encourager le développement économique des trois pays et de surmonter les défis actuels. Ce sommet marquera également un tournant dans les relations maghrébines, visant à revitaliser l’union maghrébine et à aborder les défis multidimensionnels de la région.