Un membre de l’organe directeur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, Mohamed Habib Bejaoui, a présenté, ce samedi 14 décembre 2024, un rapport sur la situation dans les établissements pénitentiaires en Tunisie, affirmant que « les conditions y sont très mauvaises ».
Lors d’un événement organisé par la Ligue pour célébrer la Journée mondiale des droits de l’homme, il a précisé que ce rapport a été élaboré à la suite de visites effectuées dans les prisons et les centres de rééducation pour mineurs délinquants, dans le cadre d’une convention signée entre la Ligue et le ministère de la Justice.
Le rapport met en lumière des conditions préoccupantes dans les prisons, notamment une surpopulation qui dépasse parfois 250% de leur capacité d’accueil. Cette situation résulte de la lenteur dans le traitement des affaires judiciaires et d’une augmentation du nombre de mandats d’arrêt, entraînant ainsi 60% des détenus en attente de jugement. De plus, les infrastructures pénitentiaires sont en très mauvais état.
En outre, Mohamed Habib Bejaoui a mentionné que la Ligue a formulé plusieurs recommandations pour résoudre ces problèmes. Parmi celles-ci figurent la création de tribunaux supplémentaires pour accélérer le traitement des affaires, l’élargissement des compétences des juges de proximité afin d’accélérer les décisions judiciaires, ainsi qu’une orientation vers des mesures non privatives de liberté. Cela inclut une plus grande utilisation de la médiation et du travail au service de la communauté, ainsi que l’activation des peines alternatives.
Il a souligné que cette approche pourrait permettre à l’État d’économiser des montants significatifs, estimés à un million de dinars pour 200 détenus, étant donné que le coût quotidien par détenu est évalué à 55 dinars.