Après la chute du régime syrien, il ne reste plus qu’un seul pays, l’Iran, sur la liste des sept à déstabiliser, établie il y a plus d’un quart de siècle par les néoconservateurs américains à Washington et leurs alliés sionistes à Tel-Aviv et particulièrement Netanyahu.
Bien que, depuis 2003, les services secrets américains et européens aient tiré la conclusion que Téhéran ne possède pas et ne cherche pas à se procurer l’arme nucléaire, Israël et le Lobby, son bras séculier à Washington, poursuivent inlassablement leur objectif ultime : impliquer l’armée américaine à côté d’Israël dans une guerre d’agression contre l’Iran.
Netanyahu est plus enhardi encore après la chute du régime syrien qui constitue de route évidence un coup dur pour la République islamique qui perd le pont qui l’a longtemps rattaché à son plus grand allié dans la région : le Hezbollah libanais.
Dimanche 15 novembre, le Premier ministre génocidaire a déclaré avoir discuté avec le président élu Donald Trump de « la nécessité pour Israël de remporter une victoire contre l’Iran et ses alliés dans la région. Nous avons eu une discussion très amicale, chaleureuse et importante. Nous avons discuté de la nécessité de mener à bien la victoire d’Israël et nous avons longuement parlé des efforts que nous faisons pour libérer nos otages. »
De son côté, le ‘’Wall Street Journal’’ a rapporté que « l’équipe de transition de Trump discute de l’idée de frappes sur les installations nucléaires iraniennes. »
L’inconstance, l’ignorance et les proclamations contradictoires de celui qui occupera la Maison Blanche le 20 janvier prochain sont de nature à accroitre l’inquiétude parmi les amis et les ennemis des Etats-Unis. Trump a, à maintes reprises, férocement critiqué « l’Etat profond (the deep State) qui n’arrête pas d’engager l’Amérique dans des guerres sans fin, tout en ignorant les besoins de notre pays et de nos citoyens. » Trump a même affirmé qu’il mettra fin à la guerre d’Ukraine en 24 heures. Il a même clairement affirmé à l’étonnement général : « Nos ennemis ne sont ni les Russes ni les Chinois. Nous sommes nos propres ennemis… »
Mais plus la date de l’inauguration de son deuxième mandat approche, plus il change de langage et de discours. Le voilà, à en croire son ami génocidaire, en train de préparer la guerre contre l’Iran, avant même de prendre ses fonctions! Et le personnage qu’il a choisi comme conseiller pour la sécurité, un certain Sebastian Gurka, n’a rien trouvé de mieux que de menacer le président Poutine qu’il qualifie de « voyou », en utilisant lui-même le langage des voyous…
Si Trump vise à redonner sa grandeur à l’Amérique (Make America Great Again) en comptant sur des hurluberlus de la trempe de ce Gurka, il ne fera qu’accélérer le déclin de son pays.
Mais le plus grave est cette amitié avec le génocidaire Netanyahu et la prédisposition à se laisser guider par le bout du nez par d’Israël et son lobby.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que Netanyahu veut renverser le régime iranien. Son obsession remonte à 1996, année de son premier mandat de Premier ministre. Beaucoup au Congrès et au Sénat entretenaient et entretiennent toujours la même obsession. Tel ce John Bolton qui, en 2015, assurait l’opposition iranienne en Europe que « la République islamique ne fêtera pas son quarantième anniversaire ». Ou encore John McCain qui terminait ses discours par « Bomb Iran, Bomb Iran, Bomb Iran », en écho à la fameuse « Dalenda Carthago » par laquelle Caton l’Ancien terminait ses discours au sénat romain.
Il est vrai que les coups durs reçus par Hezbollah et l’effondrement du régime de son allié Bashar al Assad ont fortement affaibli l’Iran. Mais ce pays n’est ni l’Irak de 2003, ni la Libye de 2011, ni la Syrie de 2024. Avec une superficie comparable à celle de l’Europe et une population de 100 millions d’âmes, l’Iran a eu le temps et les alliés nécessaires pour développer une technologie militaire de fusées et de défense anti-aérienne de nature à le protéger.
En plus, face à la montée des périls dans la région et dans le monde, le débat est lancé en Iran sur la possibilité ou non d’acquérir la bombe nucléaire. Les opposants continuent d’invoquer la ‘’fatwa’’ de Khomeiny qui considère l’arme nucléaire « contraire aux principes de l’islam ». Les partisans évoquent les dangers que posent pour le pays l’arrogance et l’agressivité israélo-américaines, tout en soulignant l’exemple de la Corée du nord.
L’année tire à sa fin, mais les horreurs qu’elle a connues sont loin d’être terminées. Avec un Netanyahu enragé et un nouveau président américain qui ne sait trop sur quel pied danser, l’année qui s’annonce, à moins d’un miracle, ne sera pas meilleure.