Bientôt, cela fera 14 ans depuis le début de la révolution tunisienne, déclenchée le 17 décembre 2010, un événement qui a entraîné des changements significatifs dans le pays. Ce jour-là, l’immolation de Mohamed Bouazizi a marqué le début d’un soulèvement populaire contre le régime de Ben Ali. Depuis, bien que des avancées notables aient été réalisées, la Tunisie fait face à des défis persistants.
État des lieux actuel
Treize années après cet événement marquant, la Tunisie est confrontée à une instabilité sociale importante, à des problèmes de sécurité graves et à une crise économique persistante. Une majorité des Tunisiens estiment que la situation du pays s’est détériorée depuis le 14 janvier 2011. Malgré cela, beaucoup reconnaissent que cette révolution a été initiée par les jeunes, mais qu’elle est désormais dominée par les seniors.
Défis économiques
Concernant l’économie, une grande partie des Tunisiens considère que les promesses de la révolution n’ont pas été tenues en matière d’employabilité et de dignité. Le pouvoir d’achat de la classe moyenne tunisienne a chuté de 40 %, selon une récente étude. Toutefois, au cours des neuf premiers mois de 2024, le dinar tunisien a enregistré une appréciation par rapport à plusieurs devises majeures, selon les données de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). À la fin septembre 2024, le dinar s’est apprécié de 0,5 % face à l’euro, de 1,3 % contre le dollar américain et de 2,2 % par rapport au yen japonais.
Parallèlement, le marché des changes a observé une augmentation des transactions en devises contre le dinar au comptant. Sur le plan international, l’euro a également légèrement augmenté de 1,0 % par rapport au dollar américain durant cette même période. Ces tendances indiquent des évolutions positives pour le dinar tunisien dans certains domaines tout en mettant en évidence des défis persistants sur d’autres marchés.
Bien que la croissance économique soit essentielle, elle n’est pas considérée comme une solution suffisante pour résoudre les problèmes structurels du pays.
Problèmes institutionnels
Des experts soulignent également des enjeux clairs concernant le fonctionnement des institutions essentielles. Les délais ne sont pas respectés et des structures comme la Cour constitutionnelle ne fonctionnent pas correctement. Cela soulève des questions sur l’efficacité du système politique en place.
Perspectives d’avenir
Les Tunisiens aspirent à un changement profond et se demandent si leur rêve peut devenir réalité. Les décisions prises dans les années à venir seront déterminantes pour construire une Tunisie moderne et prospère. Malgré les défis actuels, de nombreux Tunisiens espèrent fermement en un avenir meilleur pour leur pays.
Changement de date commémorative
Il y a trois ans, le président Kaïs Saïed a annoncé que le 17 décembre serait désormais célébré comme la date officielle de la Fête de la Révolution, remplaçant ainsi le 14 janvier. Cette décision vise à souligner le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire nationale en mettant fin à la décennie 2011-2021. Un projet de décret a été publié pour faire du 17 décembre un jour chômé en tant que Fête de la Révolution.
Quatorze ans après les manifestations qui ont conduit à la chute de Ben Ali, il est clair que la transition démocratique semble inachevée. La Tunisie doit surmonter des défis économiques et sociaux majeurs. Les attentes des Tunisiens se concentrent sur la stabilité économique et sociale, bien que cela semble actuellement échapper au domaine politique. L’avenir révélera si ces espoirs se concrétisent un jour.