Ankara « détient désormais la clé » de l’avenir du pays, a affirmé le président élu américain.
La Turquie est à l’origine du changement de régime en Syrie, a affirmé, lundi 16 décembre 2024, le président élu américain, Donald Trump, lors de son premier point de presse depuis l’élection de novembre. Trump a qualifié le renversement de Bachar al-Assad et de son gouvernement de « prise de pouvoir inamicale » par Ankara.
La situation en Syrie a radicalement changé ces deux dernières semaines après que des militants du groupe djihadiste Hayat Tahrir-al-Sham (HTS) ont lancé une offensive contre l’armée régulière du pays, prenant le contrôle de grandes villes, dont la capitale Damas. Après l’effondrement de l’armée syrienne, l’opposition armée a pris le pouvoir, forçant le président Assad à fuir en Russie, où il a obtenu l’asile politique.
« Les gens qui sont entrés en Syrie sont contrôlés par la Turquie et c’est normal », a déclaré Trump. Il a ajouté qu’il considérait le président turc Recep Tayyip Erdogan comme un homme « intelligent » et « très dur » pour avoir réussi à renverser le gouvernement syrien.
« La Turquie voulait la Syrie depuis des milliers d’années et elle l’a obtenue… La Turquie a pris le pouvoir de manière hostile sans que beaucoup de vies humaines soient perdues », a ajouté Trump.
Selon Trump, la Turquie jouera également un rôle important dans l’avenir de la Syrie. « Personne ne sait quel sera le résultat final dans la région. Personne ne sait qui gouvernera en fin de compte… Pour l’instant, la Syrie a beaucoup d’incertitudes, mais je pense que la Turquie va détenir la clé du pays », a prédit le président élu.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, Washington et Ankara, qui soutiennent tous deux divers groupes rebelles dans la région, ont tenu des discussions sur les moyens de stabiliser la situation et de contrer une éventuelle résurgence des militants de l’État islamique en Syrie.
D’ailleurs, lors d’une réunion entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, la semaine dernière, les deux hommes ont convenu de continuer à travailler ensemble pour empêcher les groupes terroristes d’exploiter l’instabilité actuelle dans le pays et pour ramener la paix dans la région. Et ce, en commençant par des efforts pour établir un gouvernement intérimaire.