Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a exprimé son indignation face aux frais de passage « exorbitants ». Et il a promis de garder la route commerciale maritime hors des « mauvaises mains ».
Donald Trump pourrait chercher à reprendre le contrôle du canal de Panama si ce pays d’Amérique centrale continue d’imposer des frais « exorbitants » aux navires américains pour utiliser la voie navigable. C’est ce qu’a averti le président élu américain.
Dans un article publié samedi 21 décembre sur le réseau social Truth, Trump a déclaré que « les frais facturés par le Panama sont ridicules. Surtout compte tenu de l’extraordinaire générosité dont les États-Unis ont fait preuve à l’égard du Panama ». Et il a qualifié la situation actuelle de « véritable arnaque ».
Les droits de passage sur le canal, qui assure environ 5 % du commerce mondial, varient de 0,50 $ à 300 000 $, selon le type de navire et sa cargaison. Construite sous la direction de Washington en 1914, cette route commerciale est depuis lors vitale pour les États-Unis : plus de 70 % des marchandises qui transitent par le canal proviennent ou sont destinées aux États-Unis.
En 1999, les États-Unis ont transféré le contrôle total du canal au Panama, conformément au traité de 1977 signé par le président américain d’alors, Jimmy Carter.
Mais Trump a qualifié la décision de Carter de stupide. « Lorsque le président Jimmy Carter a bêtement cédé l’argent pour un dollar, pendant son mandat, c’était uniquement au Panama de le gérer, pas à la Chine, ni à qui que ce soit d’autre », a-t-il déclaré.
Il accuse le Panama d’abuser de son contrôle en faisant payer des frais excessifs aux États-Unis, notamment à sa marine et à ses entreprises. « Il n’était pas non plus permis au Panama de faire payer aux États-Unis des prix et des tarifs de passage exorbitants », a-t-il déclaré.
En outre, il a averti que si le Panama ne respectait pas les principes moraux et juridiques découlant de ce qu’il a appelé de « geste magnanime de générosité ». Alors Washington « exigerait que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité et sans aucun doute ».
Selon Trump, Washington ne permettra pas que le contrôle de cette artère stratégique « tombe entre de mauvaises mains ». Ses commentaires ont mis en évidence les inquiétudes suscitées par le fait que plusieurs installations portuaires proches du canal soient exploitées par des entreprises chinoises.
A cet égard, l’histoire du canal est marquée par une importante implication militaire américaine. En 1989, le Panama est devenu la cible d’une invasion américaine visant à destituer le général Manuel Noriega, alors dirigeant de facto du pays d’Amérique centrale et recherché par Washington pour trafic de drogue.
Les forces de défense panaméennes n’ont eu aucune chance face à l’armée américaine, largement supérieure. Ce qui a ouvert la voie à la capture et à l’extradition de Noriega. Malgré la brièveté des combats, les États-Unis ont été critiqués pour avoir laissé des victimes civiles, estimées à des centaines, voire des milliers.