C’est une conférence de presse-fleuve, si l’on peut dire, que celle qu’a tenue le président russe Vladimir Poutine en cette fin d’année. Pendant quatre heures et demie, il a répondu aux questions des journalistes présents et aux milliers de questions des citoyens « synthétisées avec l’aide de l’Intelligence Artificielle. »
Il a commencé par mettre l’accent sur « les succès » de l’économie russe qui, en dépit (ou à cause?) des sanctions américano-européennes, a réalisé des performances notables. « Notre économie se développe de façon soutenue, la situation dans son ensemble reste au beau fixe, malgré les menaces et les tentatives de pressions extérieures. L’année dernière, notre économie a connu une croissance de 3,6 %. Cette année, elle sera de 3,9 %, et peut-être même de 4 % », a expliqué Poutine.
Selon lui, « les institutions financières et économiques internationales ont classé la Russie en première position en Europe en termes de volume économique, en parité de pouvoir d’achat, et en quatrième position dans le monde. »
De très bonnes nouvelles pour les Russes, mais très mauvaises pour les Etats-Unis et leurs alliés européens qui, depuis près de trois ans, cherchent désespérément à mettre la Russie à genoux.
Répondant aux questions relatives à la guerre, Poutine a affirmé : « La situation dans la zone de l’opération militaire spéciale évolue de façon radicale, les troupes russes progressent chaque jour sur l’ensemble de la ligne de front. L’état opérationnel de l’armée russe est aujourd’hui le plus élevé au monde, et notre industrie d’armement fournit tout ce dont nous avons besoin. »
A une citoyenne qui demande quand Koursk sera libérée, il a répondu qu’ « il ne fait aucun doute que les troupes russes chasseront les forces armées ukrainiennes de la région de Koursk. » Il a en outre expliqué : « Je ne veux pas fixer de date, car nos troupes feront tout pour la respecter. Ce qui pourrait engendrer des pertes inutiles dans nos rangs. »
Un journaliste américain de la chaine NBC a, en toute liberté, posé cette question : « M. le président, vous n’êtes pas parvenu à vos objectifs, beaucoup de citoyens russes sont morts, dont un général récemment, le président Assad que vous avez soutenu est destitué, lorsque vous rencontrez le président Trump, vous serez dans une position de faiblesse, quel compromis proposerez-vous au président Trump? »
Poutine a répondu : « Chez vous vous persécutez nos journalistes et ici, on vous permet de travailler librement. Je sais que votre souhait est de voir la Russie affaiblie. Mon avis diffère du vôtre. Car la Russie, depuis deux ou trois ans est beaucoup plus forte. Parce que nous sommes réellement un pays souverain. Nous ne dépendons de personne. Notre économie se développe. Nos forces armées, je le dis de façon certaine, sont parmi les meilleures au monde. C’est la même chose pour notre industrie de défense. Nous augmentons notre capacité de production à un rythme soutenu pour tout ce qui est nécessaire à nos forces armées. Ce que l’on ne peut pas dire de nos adversaires. Chez eux, il y a deux ans, un obus de 500 mm coûtait 2000 euros, aujourd’hui il coûte 8000 euros. Et si ça continue à ce rythme, les 2 % du PIB au budget de la défense qu’exige M. Trump de ses alliés de l’OTAN, ne suffiront pas, ni même 3 %. Tout cela pour dire que l’armée russe est en bien meilleure posture, que nous sommes forts et que nous sommes en position de réaliser tous nos objectifs ».
En position de force donc, Poutine se dit « prêt à discuter à tout moment avec le nouveau président américain s’il le désire ». Discussions qui auraient pour base les réalités sur le terrain et les accords d’Istanbul (avortés à la suite des pressions américano-britanniques).
Le président russe se dit même prêt à discuter avec Zelensky en personne. A condition qu’il se présente de nouveau aux électeurs et qu’il gagne leur confiance. Il est à noter que, pour la Russie, Zelensky est le président illégitime de l’Ukraine, son mandat ayant expiré en mai dernier.
A une question mettant en doute les extraordinaires performances du nouveau missile ‘’Orechnik’’, Poutine a répondu par un défi : « Que l’Amérique et ses alliés mettent en place tous leurs moyens de défense autour d’un endroit à protéger, fixé d’avance. Nous lancerons notre nouveau missile supersonique (3 kilomètres/seconde) et nous verrons ce qui se passera. »
Répondant à une question d’un journaliste chinois, Poutine a souligné la solidité et l’importance de l’alliance sino-russe, la qualifiant de « l’un des plus importants facteurs de stabilité dans le monde ».
A la dernière question, « La Russie, c’est quoi pour vous ? », Poutine a répondu : « Quand je regarde la carte, c’est un grand territoire. Mais pas seulement un territoire. C’est une histoire, une culture, ce sont nos us et coutumes, tout cela c’est la Russie. Mais la Russie, c’est surtout les gens. Quand je vois nos champions qui remportent les médailles, nos belles filles, nos scientifiques avec qui j’ai parlé récemment, j’en suis fier comme s’il s’agit de membres de ma famille. Je perçois la Russie comme ma famille. »