Selon certaines informations, la demande accrue due au temps plus froid et à la baisse des importations de GNL serait à l’origine de la dépendance accrue du bloc aux stockages.
L’UE a augmenté ses retraits de ses installations de stockage de gaz naturel liquéfié (GNL), rapporte le Financial Times (FT), citant des données de Gas Infrastructure Europe. Selon le rapport, le volume de gaz stocké a chuté d’environ 19 % entre fin septembre et mi-décembre. Soit le rythme le plus rapide depuis la crise énergétique de 2021.
Les deux années précédentes, les stocks de gaz n’ont diminué que de quelques pour cent sur la même période. Les niveaux de stockage de l’UE sont désormais de 75 %, contre près de 90 % à la même période l’année dernière. Les analystes attribuent ce taux d’épuisement accru au temps plus froid, qui a entraîné une hausse de la demande, ainsi qu’à une baisse des importations de gaz.
« L’Europe a dû s’appuyer beaucoup plus sur ses réserves souterraines cet hiver que ces deux dernières années pour compenser la baisse des importations de gaz naturel liquéfié et pour répondre à une demande plus forte », a déclaré Natasha Fielding de l’agence de tarification Argus Media citée par FT.
Attention à la hausse des prix
Les experts ont prévenu que l’exploitation des réserves pendant l’hiver pourrait rendre leur remplissage plus difficile l’année prochaine. D’autant plus que les prix du gaz pour livraison l’été prochain sont déjà plus élevés que pour l’hiver suivant. La plupart associent la tendance à la hausse des prix aux inquiétudes concernant les futures livraisons de gaz de deux des principaux fournisseurs de GNL de l’UE, les États-Unis et le Qatar.
Le président élu américain Donald Trump avait auparavant averti Bruxelles que Washington pourrait imposer des droits de douane sur les fournitures à l’Union à moins que l’UE n’achète des quantités « à grande échelle » de pétrole et de gaz américains.
Lundi, le Qatar a prévenu qu’il pourrait arrêter complètement les livraisons de GNL à l’Union européenne si les États membres appliquaient une nouvelle législation sur les émissions de carbone qui impose de lourdes amendes aux entreprises qui ne s’y conformeraient pas.
Sachant que l’UE est de plus en plus dépendante des importations de GNL, plus coûteuses, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Lorsque Bruxelles a donné la priorité à l’élimination de sa dépendance à l’égard de l’énergie russe, moins chère…
Pourtant, le gaz russe continue d’affluer vers l’UE via le gazoduc Turk Stream qui traverse la Turquie et une ligne de transit via l’Ukraine. Cependant, les livraisons via cette dernière pourraient cesser après le nouvel An, car Kiev a prévenu qu’elle n’avait pas l’intention de prolonger un accord de transit avec Moscou, qui expire le 31 décembre.
De son côté, la Russie a déclaré qu’elle était prête à poursuivre les livraisons au-delà de 2024. Le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, a même averti plus tôt que l’UE commettrait un « suicide énergétique » en évitant le gaz russe. Des inquiétudes similaires ont été exprimées par la Hongrie et la Slovaquie, les deux pays de l’UE les plus dépendants du gaz russe.