La consommation de gaz a augmenté de près de 6 % au cours des trois derniers mois de 2024. C’est ce que révèle le directeur de l’Agence fédérale des réseaux, Klaus Muller.
Les entreprises et ménages allemands devraient économiser du gaz pour éviter les pénuries, a demandé mercredi 1er janvier 2025 l’Agence fédérale des réseaux, rapporte Die Welt.
Selon une analyse de l’agence, le pays en a consommé beaucoup plus cette saison que l’année dernière.
L’agence indique que la consommation totale de gaz en Allemagne a augmenté de 5,8 % d’octobre à décembre 2024 par rapport à la même période de l’année 2023, pour atteindre 246 térawattheures (TWh). Les industries ont enregistré une augmentation de la consommation de 9,1 % par rapport à 2023. Tandis que l’augmentation des ménages et des entreprises a été plus modeste, à 1,9 %, note le rapport.
L’agence attribue la hausse de la consommation de gaz à la météo plus froide. Cependant, Klaus Muller a déclaré que, compte tenu de la tendance, les consommateurs feraient mieux d’être plus économes avec leur consommation de gaz pour éviter les pénuries et, par conséquent, une hausse des prix.
En matière de chauffage, le gaz naturel reste la source d’énergie la plus importante en Allemagne. En effet, environ la moitié des appartements et des maisons individuelles du pays sont chauffés au gaz, selon Die Welt.
A cet égard, notons que l’Allemagne dépendait de la Russie pour plus de la moitié de sa demande de gaz avant la guerre contre l’Ukraine en 2022. Les livraisons ont été soit considérablement réduites, soit complètement interrompues après que l’UE a imposé des sanctions à Moscou. Et les gazoducs Nord Stream livrant du gaz russe directement à l’Allemagne ont été détruits par des explosions au fond de la mer Baltique en septembre 2022.
Ainsi, longtemps considérée comme la puissance industrielle de l’UE, l’Allemagne a été l’un des pays les plus touchés par la réduction des approvisionnements énergétiques russes, plongeant son économie dans une récession en 2023. En octobre, le gouvernement allemand a revu à la baisse ses prévisions de PIB pour cette année, prévoyant une nouvelle contraction de 0,2 %.
La perte du gaz russe bon marché et la dépendance au gaz naturel liquéfié (GNL), bien plus coûteux des États-Unis, ont également fait grimper les prix de l’énergie en Allemagne au-delà de ce que de nombreuses entreprises industrielles peuvent se permettre, déclenchant une vague de fermetures et de faillites.